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Quand la température monte, la haine en ligne aussi


Le changement des températures influence la quantité des discours de haine sur Twitter, c’est ce que révèle une étude parue le 1er septembre dans The Lancet Planetary Health. Réalisée aux Etats-Unis, celle-ci montre que le nombre de tweets haineux est au plus bas quand la température varie entre 15 °C et 18 °C. Les auteurs parlent d’une « fenêtre du bien-être ». La quantité des discours de haine postés sur ce réseau social augmente fortement lorsque la température est au-delà de 27 °C. Elle dépasse de 22 % le niveau de référence (entre 15 °C et 18 °C) quand la température maximale journalière se situe entre 42 °C et 45 °C. Le phénomène s’observe également par grand froid, avec une hausse de 12,5 % quand le thermomètre descend entre – 3 °C et – 6 °C.

Pour dresser ce bilan, les chercheurs ont étudié 75 millions de tweets haineux diffusés entre le 1er mai 2014 et le 1er mai 2020. « Nous nous sommes appuyés sur la définition des Nations unies pour identifier ces publications qui relèvent de discours de haine », explique la docteure Leonie Wenz, économiste climatique à l’Institut de recherche de Potsdam sur les effets du changement climatique (PIK) et coautrice de l’étude, à savoir tout type d’expression qui attaque ou utilise un langage péjoratif ou discriminatoire à l’égard d’une personne ou d’un groupe sur la base des facteurs d’identité, comme la religion, l’ethnie, la nationalité, la race ou le sexe. Les auteurs de ces tweets habitent dans 773 villes américaines, réparties sur cinq zones climatiques principales du pays.

Ensuite, les chercheurs ont examiné la façon dont le changement des températures affecte l’occurrence des discours de haine en tentant de neutraliser les facteurs susceptibles d’avoir un impact, comme les événements politiques ou sociétaux, la religion ou l’opinion politique.

Génération de conflits

« Cette étude montre que nous pouvons utiliser les environnements numériques pour obtenir des données sur les comportements individuels à grande échelle et les analyser », commente David Chavalarias, directeur de recherche au CNRS et auteur de Toxic Data. Comment les réseaux manipulent nos opinions (Flammarion, 300 pages, 19 euros). Pour le mathématicien, le résultat de cette étude « n’est pas étonnant », d’autant que « les conséquences tangibles et économiques des températures extrêmes génèrent déjà des conflits en dehors des réseaux sociaux ». Il reconnaît tout de même que ces derniers restent « un bon capteur pour détecter que la température influence les comportements individuels ».

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