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Une surmortalité constatée au cours des trois épisodes caniculaires de cet été



Santé Publique France pointe un excès de mortalité pendant tout l’été, et en particulier pendant les trois épisodes de canicule qui ont touché le territoire métropolitain.

Après l’été caniculaire connu sur le territoire métropolitain, l’heure est au bilan. Santé Publique France note dans un communiqué publié ce lundi soir que les “phénomènes climatiques multiples” survenus pendant cet été, qui a été “le plus chaud depuis 1900”, ont eu “un impact sanitaire important”.

La période de surveillance estivale, entre le 1er et le 15 septembre, a notamment été marquée par trois épisodes de canicule, pendant lesquels un excès de mortalité a été observé.

Celui-ci est estimé à 2816 décès, toutes causes confondues, dans les départements concernés par ces épisodes, soit 16,7% de morts de plus qu’en l’absence de canicule à la même période. Les personnes âgées de plus 75 ans ont été les plus touchées, avec 2272 décès en excès.

Un contexte particulier

Santé Publique France note aussi que ces épisodes caniculaires se sont inscrits dans “un contexte particulier”, “sur le plan sanitaire avec une recrudescence de l’épidémie de Covid-19 mais également sur le plan climatique”.

En effet, 894 morts liées à l’épidémie de Covid-19 ont été enregistrées à l’hôpital et dans les établissements médico-sociaux pendant les épisodes caniculaires.

Mais elle ne peuvent pas être soustraites de la surmortalité observée pendant les canicules car “le Covid-19 a pu augmenter la vulnérabilité à la chaleur pour certaines personnes, et l’exposition à la chaleur a pu aggraver l’état de certains malades atteints” par le virus, précise Santé Publique France.

Une surmotalité de plus de 6% sur la période estivale

L’agence publique s’est aussi penché sur les chiffres de la mortalité sur toute la période de surveillance estivale. Là encore, elle observe une surmotalité de 6,1% sur le territoire métropolitain, soit 10.420 décès en excès.

“Une part de cet excès de mortalité estivale est vraisemblablement due à une exposition de la population à de fortes chaleurs mais pour des températures n’atteignant pas les seuils d’alerte canicule”, note-t-elle, indiquant avoir lancé des recherches plus approfondies.

Pendant cette période, sept fiches d’accidents du travail mortels en lien possible avec la chaleur ont aussi été notifiées par la direction générale du travail. Ils concernent des hommes âgés de 39 à 54 ans, et des activités professionnelles exercées principalement en extérieur.

Les passages aux urgences en forte augmentation

Enfin, du coté des recours aux soins, plus de 17.000 passages aux urgences et 3000 consultations SOS Médecins ont été recensés pendant tout l’été, pour des hyperthermies, déshydratations et hyponamétries. Des chiffres respectivement deux et trois fois plus importants pendant les périodes de canicules qu’en dehors.

“Ces recours aux soins d’urgence ne permettent pas de présager de l’impact de la chaleur sur la mortalité”, prévient encore Santé Publique France.

Pour l’agence, ce bilan souligne “l’importance d’anticiper l’impact de la chaleur en amont des périodes de canicule” et pointe la “nécessité d’une stratégie d’adaptation et d’atténuation au changement climatique renforcée” sur tout le territoire.

Caroline Dieudonné, avec Emilie Roussey

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