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Compléments alimentaires, huiles essentielles… Ces faux remèdes pour ne pas tomber malade en hiver

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Les médecins mettent en garde contre certains pseudo-remèdes qui permettraient de se prémunir des rhumes, bronchites et autres sinusites.

Avec le retour du froid, certains et certaines anticipent déjà l’arrivée des maladies de la saison hivernale. Et s’équipent d’une pharmacopée supposée préventive: compléments alimentaires, vitamines, cure de propolis ou huiles essentielles dans l’espoir d’échapper aux rhinopharyngite, bronchite, sinusite et angine de saison… Mais est-ce vraiment efficace? Nous avons posé la question à deux médecins.

• Les compléments alimentaires, un “effet placebo”?

“Immunité renforcée”, “boost physique”, “défenses immunitaires”… Les compléments alimentaires qui proposent de “renforcer” ou “stimuler” les défenses immunitaires sont légion, sous formes de comprimés, de gummies ou de gouttes: plus de la moitié de la population française en a déjà pris, selon une enquête Opinionway. Et le marché est en pleine croissance: +6% en 2021, indique le Syndicat national des compléments alimentaires.

Leurs composants sont multiples: à base de mélatonine, poudre de rose pâle, pavot de Californie et extrait de mélisse par exemple pour ceux qui promettent d’améliorer le sommeil ; de vitamine B6, B8, zinc et acide hyaluronique pour ceux qui affirment renforcer les cheveux ; ou encore de caroube, queues de cerises, chrome et ascophyllum pour ceux censés réduire l’absorption des graisses.

Ces compléments sont définis par le ministère de la Santé comme “des denrées alimentaires dont le but est de compléter un régime alimentaire normal et qui constituent une source concentrée de nutriments ou d’autres substances ayant un effet nutritionnel ou physiologique”.

Mais “aucun n’a fait preuve d’efficacité au-delà de l’effet placebo”, met en garde le médecin généraliste Corentin Lacroix. Sinon, “on en prescrirait à la pelle”, estime l’auteur de la chaîne Youtube WhyDoc, distinguée par l’Académie de médecine pour la pédagogie de ses contenus.

Le ministère de la Santé rappelle d’ailleurs que “les substances constituant les compléments alimentaires n’exercent pas d’action thérapeutique et n’ont pas vocation à prévenir ou guérir une maladie”.

Corentin Lacroix s’inquiète également de possibles “cocktails” de compléments alimentaires ingérés simultanément: un premier pour les défenses immunitaires, un second pour la repousse des cheveux ou la qualité de la peau et un dernier censé favoriser le sommeil. “Du point de vue marketing, c’est très bien joué”, remarque-t-il pour BFMTV.com. “Mais il y a un réel risque à en prendre trop en se disant que ce sera bon pour sa santé. Or, ce n’est pas forcément le cas.”

• Les vitamines, “inutiles”?

Une cure de vitamine A, C, ou E pour affronter l’hiver? Un complexe multivitamines et minéraux pour passer entre les mailles des virus? C’est “inutile”, estime Boris Hansel, endocrinologue et nutritionniste à l’hôpital Bichat, qui prend l’exemple de la vitamine C. “Le déficit de vitamine C est totalement prévenu par l’alimentation si l’on suit les recommandations”, assure-t-il à BFMTV.com. “D’autant qu’on ne la stocke pas. Se surcharger n’aura aucun effet.”

La consommation de vitamine C est essentielle: elle intervient dans la transmission nerveuse, assure un rôle protecteur des tissus et facilite l’absorption du fer non héminique, explique l’Anses. Mais le professeur de médecine recommande plutôt un à deux kiwis ajoutés à un agrume pour couvrir les besoins quotidiens en vitamine C, soit 110mg par jour, plutôt qu’un comprimé de 1000mg, comme certains produits le proposent.

“Un complément alimentaire absorbé brutalement n’a pas les mêmes effets qu’un aliment, qui est une combinaison de micronutriments”, explique-t-il, mettant en garde contre le surdosage, notamment dans le cas de la vitamine E – aux propriétés antioxydantes – ou de la supplémentation en calcium ou en fer qui n’est pas anodine si elle n’est pas nécessaire.

“Se dire que l’on va prendre des vitamines pour passer un meilleur hiver, c’est une vue de l’esprit. Si pris sur un mois il n’y a pas de danger, il n’y a pas non plus de bénéfice.”

Exception faite pour la vitamine D, pointe Boris Hansel, qui y a consacré une vidéo: la majorité des Français n’en consomme pas suffisament, selon l’Anses. Elle est pourtant particulièrement importante, permettant notamment de fixer le calcium et le phosphore dans l’organisme, rappelle encore l’Agence.

• Gelée royale, propolis, pollen… Du “marketing”?

Des cures de gelée royale, propolis ou pollen pour chasser les microbes et renforcer les globules blancs? En ampoule, pur ou en gomme à mâcher?

Du “marketing”, pointe encore le médecin Corentin Lacroix. “Seul le miel a potentiellement un petit effet en cas de toux sèche persistante”, estime-t-il, bien qu’il soit à proscrire chez les enfants de moins de 1 an pour risque de botulisme. “Et attention au pollen qui peut être allergène”, ajoute-t-il.

Pour l’endocrinologue et nutritionniste Boris Hansel, le seul avantage de ces cures, c’est que les patients prennent soin d’eux. “Et quand ils prennent soin d’eux, ils font davantage attention à ce qui leur fait du bien”, note-t-il. “Donc si quelqu’un a l’impression de moins tomber malade en prenant tous les matins une cuillerée de miel ou de gelée royale, tant mieux.”

• Les huiles essentielles, inefficaces sur les maladies de saison?

Ravintsara, eucalyptus, tea tree, niaouli ou cinnamosma… Certains et certaines ne jurent que par les huiles essentielles auxquelles ils attribuent des propriétés antivirales, immunostimulantes ou encore antibactériennes. Le médecin Boris Hansel apelle à la prudence: “Il n’y a aucune preuve scientifique de l’efficacité des huiles essentielles sur les maladies de saison.”

D’autant qu’elles peuvent être potentiellement toxiques. La revue Prescrire a alerté sur le sujet, pointant des risques d’intoxications aiguës, notamment par ingestion, allant de troubles digestifs et neuropsychiques à des insuffisances rénales et des atteintes hépatiques.

Boris Hansel incite également à la vigilance quant au contenu de ces huiles essentielles, notamment à destination des femmes enceintes ou des enfants. “Il ne faut pas prendre n’importe quoi”, insiste-t-il.

L’Anses a d’ailleurs alerté sur les sprays et diffuseurs d’huiles essentielles, rapportant des cas d’irritation et estimant que ces produits pouvaient émettre des composés organiques volatils pouvant “constituer une source de pollution de l’air intérieur”. L’Agence a également mis en garde contre les compléments alimentaires contenant des huiles essentielles d’arbre à thé, de niaouli et de cajeput, qui présentent des risques neurologiques, cancérigènes, génotoxiques et potentiellement reprotoxiques.

• Les gestes barrières, la meilleure prévention

Pour Corentin Lacroix et Boris Hansel, certains gestes sont bel et bien efficaces pour ne pas tomber malade: “Ce sont tout simplement les gestes barrières”, rappelle le premier. “Aération, lavage des mains, toux dans son coude et port du masque sont nos meilleurs alliés”, insiste-t-il. Boris Hansel ajoute également sommeil et activité physique à la liste.

“Ça a été prouvé scientifiquement: un mauvais sommeil diminue les défenses immunitaires. Et on le sait, l’activité physique prévient de nombreuses pathologies. Ça, c’est vraiment efficace pour ne pas tomber malade.”

Quant à l’alimentation, si Corentin Lacroix recommande le régime méditerranéen pour rester en bonne santé, notamment du point de vue des maladies cardiovasculaires, aucune prise quotidienne de fruits ou de légumes n’empêchera d’attraper un rhume.

Sur ce point, ce médecin Youtubeur s’inquiète d’ailleurs d’une certaine vision rigoriste de l’alimentation. “Certains patients se fixent tellement de contraintes alimentaires pour rester en bonne santé qu’ils tombent dans ce qu’on appelle l’orthorexie.” Un trouble alimentaire lié à la qualité des aliments, ou quand manger sain tourne à l’obsession.

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