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Centrifugeuse, piscine, vols paraboliques… Ce qui attend désormais la future astronaute Sophie Adenot



La nouvelle recrue française de l’Agence spatiale européenne devra s’armer de patience avant de rejoindre l’ISS. Formation théorique, simulations, immersions… Sophie Adenot va se préparer durant de nombreuses années avant d’être éligible pour un vol dans l’espace.

L’aventure ne fait que commencer pour Sophie Adenot. “La première étape, c’est de retourner à l’école, aussi surprenant que cela puisse paraître à 40 ans. Il va falloir que j’apprenne le métier d’astronaute que je ne connais pas du tout”, a déclaré ce mercredi la nouvelle recrue française de l’Agence spatiale européenne (ESA).

Après “un an et demi d’intense préparation” pour être sélectionnée, la nouvelle promotion d’astronautes européens va être formée au Centre des astronautes européens à Cologne, en Allemagne, pour, à terme, voler en orbite à bord de la Station spatiale internationale (ISS).

Une formation initiale théorique

La formation commencera en avril 2023. “On leur laisse le temps de finir leurs engagements dans leur organisation ou leur entreprise respectives, ce sont des gens qui ont un préavis, un déménagement, une vie familiale… La vie ne s’arrête pas parce qu’on est astronaute”, explique à BFMTV Thomas Pesquet.

Débute alors l’entraînement de base. “C’est un peu retour à l’école. Il va falloir, avec des profils très différents, les amener tous au même niveau dans les sciences et techniques du spatial”, poursuit l’astronaute français.

En effet, Sophie Adenot est une pilote d’essai et ingénieure, lieutenant-colonel de l’armée de l’air française. Mais parmi les lauréats, il y a également un médecin, un professeur-chercheur ou une physicienne.

La première étape de la formation, qui dure environ douze mois, est essentiellement théorique. Il s’agit ainsi de se familiariser avec l’ESA et ses partenaires ainsi que de suivre des cours très divers tels que l’ingénierie électrique, l’informatique, la mécanique spatiale, la biologie ou encore l’histoire des vols habités…

“Apprendre le russe c’était au menu pour nous. Je ne sais pas s’ils vont y avoir le droit, on peut en douter au vu de l’actualité”, ajoute Thomas Pesquet.

Maquettes, piscine, centrifugeuse, vols paraboliques…

Sur l’ISS, les astronautes sont livrés à eux-mêmes. Ils doivent être capables de tout faire à bord de la station: il faut tout apprendre sur son fonctionnement et la connaître dans les moindres détails. Pour cela, Sophie Adenot et ses nouveaux collègues vont s’entraîner dans des maquettes des modules de l’ISS, pour la prendre en main et se préparer aux scénarios d’urgence.

Une grande partie de la formation des astronautes consiste à se préparer aux conditions qui les attendent dans l’espace. Par exemple, de nombreuses heures en immersion dans une piscine sont prévues pour se retrouver dans des conditions simulées d’apesanteur, très proches de celles vécues dans l’espace. Les astronautes descendent ainsi sous l’eau accompagnés de leur équipement complet au milieu de reproductions de modules de l’ISS.

Sophie Adenot passera également dans la centrifugeuse, qui soumet le corps à des forces extrêmement importantes pour préparer au décollage et à la rentrée dans l’atmosphère, ou participera à des vols paraboliques pour effectuer une chute libre d’environ 2500 mètres.

“C’est beaucoup de sport”, confie Thomas Pesquet, qui a vécu le même entraînement.

Les nouveaux astronautes seront également amenés à apprendre à maîtriser le pilotage du vaisseau spatial qui les conduira jusqu’à l’ISS: soit le russe Soyouz, soit le Crew Dragon de SpaceX.

L’attribution d’une mission

À la fin de cet entraînement de base et de formation à la station spatiale, les astronautes vont se voir affecter une mission. En effet, ils seront amenés à rejoindre l’ISS pour y mener des expériences scientifiques. La situation d’apesanteur à bord permet de pouvoir mener des expériences impossibles à réaliser sur Terre dans des domaines variés tels que la médecine, la biologie, la physique, les neurosciences ou encore la botanique.

Une fois une mission assignée, la formation est adaptée aux tâches précises qui seront réalisées: les astronautes doivent connaître par cœur les manipulations et protocoles qu’ils devront mettre en œuvre.

“Cette formation dure au moins deux ans”, explique Sophie Adenot sur BFMTV.

Avec ses cinq collègues, elle va ainsi devenir un véritable couteau-suisse avant d’être éligible pour un vol dans l’espace. Elle devra néanmoins s’armer de patience car elle n’ira pas sur l’ISS avant 2026 “a minima”. Thomas Pesquet s’est lui entraîné pendant sept ans avant de décoller vers l’espace.

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