Un guide produit par la Haute autorité de santé a été transmis à des centaines de médecins généralistes afin de normaliser le questionnement des patientes sur les violences conjugales.
“L’outil national d’aide au repérage des violences faites aux femmes” réalisé par la Haute autorité de Santé commence à être déployé dans le pays. À l’occasion de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes ce 25 novembre, la HAS a transmis au professionnels un guide pour les aider à questionner leurs patientes sur ce sujet.
Car chaque année, des milliers de femmes sont battues par leur conjoint ou mari. Et dans certains cas, tuées. En 2021, les services de police et les unités de gendarmerie ont recensé 122 féminicides.
“Des violences non repérées ont des conséquences sur la santé physique et psychique et deviennent généralement plus fréquentes et sévères avec le temps, jusqu’à représenter un risque vital”, rappelait la HAS ce mercredi dans un communiqué.
“Démystifier” le sujet
“Finalement, c’est très simple, dans la mesure où on prévient le patient en lui disant ‘Je vais vous poser des questions [sur le sujet des violences] comme je pose des questions sur votre de vie. Et je les pose à tout le monde'”, résume au micro de BFMTV Margot Bayard, vice-présidente de MG France, syndicat des médecins généralistes français.
“À partir de ce moment, on démystifie cette question-là. Et ça facilite grandement la tache. La première fois, on a peur de la réponse, mais on apprend et on se rend compte à quel point c’est libérateur”, explique-t-elle.
Dans le guide transmis aux médecins par la HAS, des exemples de questions sont déjà écrites: “Comment ça se passe à la maison?”, “comment ça se passe avec votre partenaire?”, “Pensez-vous avoir subi des violences (physiques, verbales, psychiques, sexuelles) au cours de votre vie?”
La Haute autorité de santé invite les praticiens les reformuler avec leurs propres mots si nécessaire.
“Il peut y avoir des difficultés”
Si le questionnement sur le sujet des violences conjugales est nécessaire et jugé normal par une large majorité de femmes, “il peut y avoir des difficultés”, reconnaît Françoise Brié, directrice générale de la Fédération Nationale Solidarité Femmes (FNSM)
“Parce que le médecin généraliste est souvent le médecin de la famille entière, donc des enfants, mais aussi du conjoint violent”, explique-t-elle. “Derrière, la question [posée], quelle conduite à tenir? Et la conduite à tenir, c’est de travailler en réseau, mais aussi de connaître les ressources pour pouvoir orienter les femmes.”
3919: le numéro de téléphone pour les femmes victimes de violences
Le “3919”, “Violence Femmes Info”, est le numéro national de référence pour les femmes victimes de violences (conjugales, sexuelles, psychologiques, mariages forcés, mutilations sexuelles, harcèlement…). C’est gratuit et anonyme. Il propose une écoute, informe et oriente vers des dispositifs d’accompagnement et de prise en charge. Ce numéro est géré par la Fédération nationale solidarité femmes (FNSF).
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