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Notre corps va-t-il changer avec le climat ?

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Un couple de personnes âgées regarde la mer sous le soleil en se protégeant de la chaleur mais aussi du risque de seconde vague de Covid-19, à Nice, en août 2020.

Des nuits plus courtes, un mode de vie moins actif, une vulnérabilité accrue à certaines maladies, et, pour les femmes, des perturbations tout au long de la vie hormonale. Voilà quelques-unes des modifications qui guettent les habitants de la planète Terre dans le futur, en lien avec l’évolution du climat. Au-delà des effets immédiats des canicules et autres événements météorologiques extrêmes sur la santé, de mieux en mieux étudiés, les scientifiques se penchent désormais sur les conséquences à plus longue échéance du réchauffement climatique sur le corps humain, sa morphologie, son fonctionnement, et les comportements qui déterminent la santé comme le sommeil, l’activité physique…

Les données sont encore rares. « Jusqu’ici, les études ont été menées sur le court terme, par exemple en observant des changements physiologiques au cours d’un été, il y a encore peu de travaux sur les adaptations comportementales à moyen et long terme », souligne Guillaume Chevance, chercheur à l’Institut de santé globale de Barcelone (ISGlobal), qui s’intéresse aux liens entre changement climatique et comportements de santé.

Le sujet s’annonce d’autant plus complexe à explorer qu’il faut tenir compte des effets directs de l’élévation des températures, mais aussi de conséquences indirectes, sur l’accès à la nourriture, les pollutions…

Sur le plan physique, les humains ne devraient pas changer radicalement d’apparence, du moins dans les prochaines décennies, avance le médecin et anthropologue Alain Froment, auteur d’Anatomie impertinente, le corps humain et l’évolution (Odile Jacob, 2013). Certes, les populations grandes et minces (comme les peuples nilotiques en Afrique) sont les mieux adaptées à un climat chaud – car une grande surface facilite la sudation, et un poids modeste limite la production de chaleur –, explique Alain Froment. « Mais ces évolutions biologiques prennent des milliers d’années. Elles sont beaucoup plus lentes que les évolutions culturelles ou technologiques », note-t-il. De même, contrairement à une croyance répandue, l’augmentation des températures et des vagues de chaleur ne va pas entraîner de modifications pigmentaires. « Notre peau n’a pas de raison de foncer, car le rayonnement solaire, lui, ne va pas se modifier », insiste le médecin et anthropologue.

Le sommeil raccourci

D’autres modifications comportementales et physiologiques se profilent. Alors que le temps moyen de sommeil tend déjà à s’éroder ces dernières décennies dans le monde, rançon de l’évolution des modes de vie, l’élévation des températures pourrait accentuer la tendance. C’est ce que conclut une vaste étude menée par une équipe danoise animée par Kelton Minor, publiée en mai dans la revue One Earth. Les chercheurs ont eu accès à une énorme base de données de sommeil – plus de 7 millions d’enregistrements de nuits réalisés chez près de 48 000 personnes via des bracelets connectés, dans 68 pays, qu’ils ont corrélés à des données météo locales. Quand les températures restent élevées pendant la nuit, les individus s’endorment plus tard, se réveillent plus tôt et dorment donc moins longtemps. Au-delà de 25 °C, la probabilité de dormir moins de 7 heures augmente de 3,5 %, par rapport à une nuit où le thermomètre est de l’ordre de 5 °C à 10 °C. « Les personnes âgées, les femmes, et les individus vivant dans les pays à faible revenu sont les plus affectés », écrivent les scientifiques danois.

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Written by Milo

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