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La main d’Irulegi éclaire l’histoire de la langue basque

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La main d’Irulegi, gravée en basque, datant de plus de 2 000 ans.

Petit, Ruben entendait les anciens de sa petite ville d’Aranguren, à 15 kilomètres de Pampelune, en Espagne, raconter cette histoire. Sur la cime du mont Irulegi aurait existé un château. Un jour de 2006, le technicien automobile et quelques voisins montent les 893 mètres de dénivelé, pioche et pelle sous le bras. Pendant une semaine, ils creusent. Les recherches poursuivies depuis 2017 par des archéologues professionnels ont abouti à une découverte majeure qui tient en peu de chose : un mot sur une main.

Une feuille de bronze en forme de main a été exhumée le 18 juin 2021. Sur son dos, quatre lignes d’inscriptions. En analysant par correspondance ces signes graphiques paléo-hispaniques, des spécialistes ont reconnu le tout premier mot : « sorioneku ». Rapidement, ils lient la partie initiale, « sorion », avec « zonioneko », qui signifie « bonne fortune, bon augure » en euskara, la langue basque contemporaine. Datant du Ier siècle av. J.-C., la main d’Irulegi serait ainsi, de loin, la plus vieille preuve écrite de la langue basque, ou plus précisément son ancêtre, a annoncé la Société des sciences Aranzadi, le 14 novembre. Le plus ancien texte connu jusqu’ici datait du XVe siècle, 1 500 ans plus tard.

L’origine de cette langue parlée sur les deux versants des Pyrénées occidentales par 750 000 locuteurs environ, dont 80 000 en France, reste un mystère. Le basque est un « isolat linguistique », il ne ressemble ni aux langues romanes (français, espagnol, italien…) ni aux germaniques (anglais, allemand) ou aux celtiques (breton, gallois). Cette langue est parmi les seules non indo-européennes du continent, comme l’estonien, le finnois et le hongrois.

Le peuple des Vascons

Dans la vallée d’Aranguren, la patience a payé. La Société des sciences Aranzadi, une institution située à Saint-Sébastien, créée en 1947, et dont les missions vont de la botanique aux exhumations liées à la période de la guerre civile espagnole, a procédé en deux étapes. Dès 2007, elle fouille dans la zone du château, puis s’attaque en 2017 aux ruines du village attenant, habité entre le milieu de l’âge de bronze (XVe-XIe siècle av. J.-C.) et la fin de l’âge du fer (Ier siècle av. J.-C.).

A cette époque, Irulegi est habité par les Vascons. « Ce peuple indigène de l’Antiquité existait avant d’être soumis par les Romains lors de la conquête de la péninsule ibérique », explique Joaquin Gorrochategui, professeur de linguistique indo-européenne à l’université du Pays basque, sur le campus de Vitoria-Gasteiz. « On connaît peu de choses sur eux. Ils sont mentionnés dans certaines sources antiques, la première signée par l’homme politique et historien romain Salluste. Plus tard, pendant l’époque impériale, certains faisaient partie des troupes romaines envoyées en Bretagne ou en Germanie. »

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Written by Milo

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