Un tiers des Américains ont fait état d’événements météorologiques extrêmes qu’ils ont personnellement vécus au cours des deux dernières années, selon un sondage récent de Gallup. Le changement climatique alimente des tempêtes, des inondations et des incendies plus graves et plus courants dans tout le pays, et les systèmes de secours en cas de catastrophe ne sont pas construits pour résister au déplacement de masse qui en résulte. Les données du Bureau du recensement de 2023 montrent qu’environ 3,4 millions d’Américains ont été déplacés par un ouragan, une inondation ou un autre événement de catastrophe en 2022. Près de 16% des personnes déplacées ne sont jamais rentrées chez elles, et 12% ne sont pas rentrées chez eux depuis plus de six mois, selon E&E News.
Une nouvelle analyse publiée par l’Urban Institute révèle que les ménages ayant un revenu inférieur à 75 000 dollars par an sont sept fois plus susceptibles d’être en première étape de la reconstruction après une catastrophe, contre seulement 38% de ceux ayant un revenu supérieur à 200 000 dollars. Les ménages à faible revenu ont également des niveaux plus élevés de sous-assurance, et plus d’un an après le feu de Marshall, les ménages à revenu élevé ont avancé davantage dans leur reconstruction que ceux à revenu faible.
La chercheuse Anne Junod, du même institut, explique que les migrants climatiques “rapides” et “lents” n’ont pas les mêmes sources de financement disponibles, car ces derniers ne sont pas éligibles à la plupart des fonds d’aide aux catastrophes. De plus, les barrières existantes liées à la documentation nécessaire pour obtenir une assistance temporaire ou une aide nutritionnelle ne font qu’aggraver la situation pour les populations déplacées par le climat.
Les personnes à faible revenu sont les plus touchées par les inégalités entourant les efforts de récovery et de résilience après une catastrophe, selon Linda Anderson Stanley, avocate et directrice de programme principale du programme de résilience aux catastrophes d’Equal Justice Works. Les systèmes qui devraient protéger les personnes ne fonctionnent pas de manière équitable, ce qui discrimine les personnes à faible revenu.
En conclusion, la crise climatique exacerbée par l’activité humaine ne semble pas disparaître de si tôt, et les populations les plus vulnérables en sont les premières victimes. Il est urgent que les gouvernements intensifient leurs efforts de lutte contre le changement climatique et qu’ils améliorent l’équité des programmes d’aide aux populations touchées par les catastrophes climatiques. La crise climatique ne doit pas devenir une crise humanitaire.