LES EFFETS DE L’ÎLOT DE CHALEUR URBAIN AUX ÉTATS-UNIS

PRÈS DE 34 MILLIONS DE PERSONNES EN AMÉRIQUE VIVENT SOUS DES TEMPÉRATURES ACCRUES

Près de 34 millions de personnes à travers 65 villes américaines – environ une personne sur dix – habitent un endroit où l’environnement construit rend les températures ressenties au moins 8 degrés Fahrenheit plus chaudes qu’elles ne le seraient sans cette expansion urbaine. C’est ce que révèle une nouvelle étude réalisée par l’organisation non gouvernementale Climate Central, qui a cartographié l’impact d’un phénomène appelé l’effet d’îlot de chaleur urbain dans les grandes villes des États-Unis.

Les surfaces sombres et pavées avec peu de verdure ont tendance à absorber la chaleur. Les émissions chaudes des véhicules lourds et des installations industrielles peuvent également rendre certains quartiers plus chauds que d’autres. C’est ainsi que l’effet d’îlot de chaleur urbain peut rendre une vague de chaleur encore plus difficile à supporter pour certaines communautés. Aux États-Unis, une histoire de ségrégation et de zonage discriminatoire qui a entraîné un sous-investissement chronique dans de nombreux quartiers de couleur a également créé des îlots de chaleur dans les villes.

UNE PROBLÉMATIQUE SOUS-ESTIMÉE QUI A DES CONSÉQUENCES CONCRÈTES

C’est un problème qui passe souvent inaperçu car une prévision météorologique typique pour une ville ne prend pas en compte ces nuances hyperlocales. Pour avoir une meilleure idée de comment la chaleur affecte une ville de quartier en quartier, Climate Central a documenté l’effet d’îlot de chaleur urbain à un niveau plus granulaire.

RÉSULTATS ET MESURES POUR CONTRER CE PHÉNOMÈNE

"Quand on regarde à travers le pays, c’est partout", explique Jennifer Brady, analyste de données senior et directrice de recherche chez Climate Central. Brady et son équipe ont examiné 37 094 groupes de blocs de recensement aux États-Unis, comparant les cartes de ces groupes avec une base de données nationale sur la couverture terrestre existante pour évaluer leur composition. Ils ont utilisé des méthodes déjà publiées dans le journal Scientific Reports pour estimer combien ces facteurs pourraient réchauffer ou refroidir un quartier, ce qui leur a permis de calculer un indice d’îlot de chaleur urbain pour chaque groupe de blocs.

L’indice UHI moyen par habitant pour tous les endroits étudiés était de 8 degrés Fahrenheit, mais certains endroits peuvent sembler encore plus chauds. Il est possible d’explorer la carte interactive de Climate Central en ligne pour voir comment cela se manifeste au niveau national et au niveau des groupes de blocs de recensement de chaque ville.

Dans la ville de New York, par exemple, l’indice UHI moyen par habitant atteint 9,7 degrés, ce qui signifie que la façon dont de nombreux quartiers ont été construits les fait ressentir près de 10 degrés plus chauds qu’ils ne le seraient sans la même expansion urbaine.

MESURES POUR LUTTER CONTRE L’EFFET D’ÎLOT DE CHALEUR URBAIN

La bonne nouvelle est que nous savons comment contrer l’effet d’îlot de chaleur urbain. Des mesures simples comme peindre les toits et autres surfaces de couleurs plus claires, planter des arbres et verdir les toits peuvent tous aider à refroidir les quartiers. Cela peut faire une différence encore plus grande à l’avenir alors que le changement climatique rend les vagues de chaleur plus fréquentes et intenses.

"Il est très facile de dire: ‘Oh, cette zone est plus chaude’. Mais je pense que la logique derrière cela est très explicite : pourquoi fait-il plus chaud?" explique Brady. "Je pense que cela conduit ensuite à la solution."

N’oubliez pas que chaque action compte pour contrer l’impact de l’îlot de chaleur urbain et rendre nos villes plus supportables pour tous.