Sur la Lune, la température peut monter jusqu’à 127 °C le jour — qui dure l’équivalent de 15 jours terrestres. Et descendre jusqu’à -173 °C la nuit — qui dure aussi environ 15 jours terrestres. Des conditions extrêmes que les futurs colons humains pourraient bien ne pas avoir à affronter. Se basant pour des données renvoyées par la mission Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO, Nasa) et des modélisations informatiques, des chercheurs de la Nasa avancent en effet qu’il pourrait exister sur la Lune, des dépressions thermiquement stables. Des sites dans lesquels la température resterait en permanence autour de 17 °C.
Les dépressions dont il est question ici ont été découvertes en 2009. Au moins 16 des plus de 200 déjà observées depuis correspondraient à des tunnels de lave — qui se forment après disparition d’une coulée de lave — effondrés. Et deux des plus importantes — voire trois — semblent mener directement vers des sortes de grottes dans lesquelles la température serait également remarquablement stable et qui pourrait en plus offrir aux futurs colons un abri contre les radiations nocives notamment.
« Sur Terre, les êtres humains ont d’abord vécu dans des grottes », souligne David Paige, le responsable des mesures de températures réalisées à partir des données de LRO, dans un communiqué de la Nasa. « Nous pourrions y revenir à l’occasion de l’exploration de la Lune ». Cela permettrait d’économiser l’énergie nécessaire autrement à chauffer ou à rafraîchir les futures bases.
De la vie dans les tunnels de lave
Sur Terre, des chercheurs de l’université de Caroline du Sud (États-Unis), notamment, viennent d’ailleurs de découvrir, dans des tunnels de lave creusés sur l’île d’Hawaï — fraîchement pour les uns, il y a moins de 400 ans pour les autres et il y a entre 500 et 800 ans pour les derniers –, une quantité stupéfiante de microbes. Parfois même des microbes encore inconnus. Des populations bien plus diversifiées sur les sites les plus anciens. Peut-être parce qu’il faut un certain temps aux microbes pour coloniser les basaltes volcaniques qui tapissent les tunnels de lave.
Mais les chercheurs notent que plusieurs classes de bactéries, comme Chloroflexi et Acidobacteria, sont présentes sur presque tous les sites étudiés. Ils parlent d’espèces « hub », car elles semblent rassembler autour d’elles d’autres microbes. Peut-être parce qu’elles sont capables d’exploiter le peu d’énergie solaire qui pénètre dans ces tunnels de lave pour servir de source de carbone à d’autres. Une hypothèse qui devra encore être vérifiée.
Sur les sites encore géothermiquement actifs ou éteints depuis moins de 400 ans, les chercheurs ont, de manière un peu étonnante, observé des interactions bien plus complexes qu’ailleurs entre les microbes. Sans doute parce que leur plus faible diversité et densité les incitent à collaborer pour survivre. L’occasion en tout cas, pour les chercheurs, de se rappeler que les microbes se développent rarement isolément. Ils grandissent, vivent et interagissent avec de nombreux autres micro-organismes. D’où l’utilité de les étudier en coculture. Pour comprendre comment ces interactions affectent le rôle de chacun dans la communauté.
Alors que ces travaux éclairent comment la vie a pu se développer sur notre Terre primitive, ils intéressent aussi particulièrement ceux qui cherchent des traces de vie ailleurs. Sur la planète Mars, par exemple.
Les tunnels de lave géants sur la Lune et Mars sont les meilleurs endroits pour construire des villes
Une récente étude renforce l’idée selon laquelle les tunnels de lave présents sous la surface de Mars et de la Lune constitueraient un excellent abri pour les futurs explorateurs spatiaux.
Article de Emma Hollen paru le 30/08/2020
Bien que les surfaces lunaires et martiennes aient déjà été abondamment photographiées et cartographiées, nous savons encore bien peu de choses quant à leur géographie souterraine. Leur volcanisme passé laisse présumer que ceux-ci cacheraient des réseaux de tunnels de lave similaires à ceux présents sur Terre. Cette intuition a été consolidée par la découverte de dépressions dans les mers lunaires – résultats de l’effondrement de telles structures -, puis confirmée par des relevés gravimétriques et radar.
Un voyage à travers les tunnels de lave de Lanzarote, en Espagne © Esa
De gigantesques tunnels souterrains
Les tunnels de lave se forment lorsqu’une coulée volcanique se refroidit assez en surface pour former une croûte solide, tandis que son cœur demeure liquide. Lorsque ce tunnel n’est plus alimenté, il se vide pour former une cavité durable. Sur Terre, les tunnels de laves n’atteignent généralement que quelques mètres de diamètre et s’étendent sur plusieurs kilomètres de distance. Mais il en va tout autrement sur d’autres corps célestes comme Mars, la Lune, ou Vénus, ou ceux-ci peuvent mesurer plusieurs centaines voire milliers de mètres de diamètre et se prolonger sur des dizaines de kilomètres, ainsi que le révèle une nouvelle étude, publiée dans la revue Earth-Science Reviews.
Un abri pour les futurs explorateurs
Si personne n’a pour l’instant pour idée de poser le pied sur la brûlante surface vénusienne (environ 465 °C, préparez le ventilateur et les bouteilles d’eau), la Planète rouge et notre satellite naturel, en revanche, font l’objet de plus d’un projet d’exploration humaine. Les dimensions titanesques de ces tunnels de lave, capables de protéger les astronautes et les installations contre les radiations, les tempêtes de sable et les variations extrêmes de température, en font un repère idéal pour les explorateurs de demain. « Les analyses démontrent que, hormis les effondrements provoqués par des impacts ou la tectonique, la plupart des tunnels lunaires pourraient être intacts, faisant de la Lune une destination extraordinaire pour l’exploration souterraine et une possible colonisation des espaces protégés et stables que sont les tunnels de lave », écrivent les chercheurs dans leur étude.
Leurs données indiquent également qu’en dépit des dépressions découvertes à la surface de la Lune, le toit des tunnels lunaires étudiés ne présenteraient pas de risque d’effondrement, ce notamment grâce à la faible gravité sur place. « Les tunnels de lave martiens et lunaires sont si gigantesques qu’ils pourraient contenir le cœur d’une ville de taille intermédiaire. Sur la Lune, leur volume peut dépasser un milliard de mètres cube pour plus d’un kilomètre de diamètre, soit la largeur du Central Park à New York, commente Riccardo Pozzobon, co-auteur. Malgré ces dimensions imposantes, ils demeurent stables et la plupart sont encore intacts ».
Exploration humaine de la Lune : des tubes de lave géants pourraient accueillir une ville
Article de Laurent Sacco, publié le 23 décembre 2016
Avec son faible champ de gravité, la Lune pourrait abriter des tubes de lave larges de plusieurs kilomètres. C’est que prédisaient certains, notamment des chercheurs de l’université de Purdue. Véritables boucliers contre les radiations, ces refuges feraient de bons habitats pour des colons lunaires. La même équipe vient d’annoncer en avoir trouvé dans les collines de Marius, grâce au radar de la sonde japonaise Kaguya. Retour sur cette hypothèse que Futura présentait en décembre dernier.
Déjà en 1969, un groupe de spécialistes en géosciences avait suggéré que plusieurs des crevasses lunaires parfois longues de plusieurs centaines de kilomètres pouvaient être des tunnels de lave effondrés comme ceux que l’on rencontre sur l’île d’Hawaï ou en Islande, et qui sont laissés en place par un fleuve de matière en fusion dont le niveau a baissé lorsque l’éruption lui ayant donné naissance s’est arrêtée. Certaines de ces rainures lunaires avaient plusieurs kilomètres de large. Les calculs de l’époque indiquaient que des tubes de lave ne pouvaient pas être stables au-delà de 400 m de large. Mais les données provenant de l’étude du champ de gravitation de la Lune ainsi que les images plus récentes obtenues par des missions telles que Grail (Gravity Recovery And Interior Laboratory), Selene et LRO suggèrent la présence de tubes de lave stables de tailles kilométriques.
Un groupe de chercheurs de l’université de Purdue, aux États-Unis, vient donc de revisiter le sujet dans un article publié dans le journal Icarus. Ils sont arrivés à la conclusion que des tunnels de lave pouvant atteindre entre un et cinq kilomètres de large pouvaient parfaitement exister sans s’effondrer. Sur Terre, ils ne pourraient avoir que 30 m de large, car la gravité est plus forte.
Ces tubes de lave lunaire, vestiges d’une période où la Lune était volcaniquement bien plus active (elle l’est peut-être encore un peu aujourd’hui), pourraient rester stables alors que leurs plafonds n’auraient que deux mètres d’épaisseur.
La base lunaire de la série Cosmos 1999 est mythique. © aeromovie2
Des cavernes lunaires pour protéger une biosphère des rayons cosmiques
Ces tubes sont très intéressants pour ceux qui rêvent d’établir d’importantes colonies lunaires. Notre satellite n’a ni atmosphère ni magnétosphère protégeant sa surface des rayons cosmiques, notamment lors des tempêtes solaires. Des colons ont donc tout intérêt à vivre sous le sol lunaire pour se protéger de conséquences d’une exposition à long terme à ces radiations. Il a d’ailleurs été proposé d’utiliser le régolithe lunaire pour fabriquer une sorte de béton recouvrant les modules de survie des astronautes. Ces tubes pourraient donc faciliter l’implantation d’une base lunaire permanente, car ils offriraient des protections déjà en place pour le déploiement, par exemple, d’une biosphère en réduction de grande taille (il se poserait néanmoins le problème de l’éclairage des végétaux à faire pousser).
Les calculs montrent qu’un tube de lave de largeur kilométrique et ayant au moins des parois de 40 à 500 m d’épaisseur serait protégé des amplitudes de variation de la température à la surface de la Lune et resterait stable à environ -20 °C. Reste qu’il faudrait probablement trouver de telles structures volcaniques non loin des cratères lunaires situés aux pôles lunaires, là où il y a de bonnes raisons de penser que des gisements de glace d’eau sont présents. Il est possible de fabriquer de l’oxygène à partir de certaines roches lunaires chauffées grâce à l’énergie solaire, mais pour l’eau, c’est une autre histoire. Or, il en faudra pour une population humaine importante se nourrissant à partir d’une biosphère en réduction.
La première photo prise à la surface de la Lune Oui, à l’avant-plan de cette première photo prise depuis la surface de la Lune par Neil Armstrong : un sac poubelle. Il fallait bien que les deux astronautes se débarrassent de certaines affaires encombrantes…, en l’occurence leurs excréments.Science décalée : la première photo prise par Armstrong sur la Lune est celle d’un sac-poubelle© Nasa
Apollo 11 : portrait officiel des astronautes de la mission Portrait officiel des trois astronautes de la mission Apollo 11, avant leur départ pour la Lune à bord de la fusée Saturn V.À gauche : le commandant de la mission Neil Armstrong ; au centre : Michael Collins, pilote du module de commande qui restera en orbite ; à droite : Edwin E. “Buzz” Aldrin, pilote du module lunaire. Neil Armstrong est entré dans l’histoire comme étant le premier Homme à avoir marché sur un autre monde que la Terre.© Nasa
Saturn V au décollage, objectif Lune ! Saturn V, la fusée la plus puissante de tous les temps, s’arrache du sol du mythique complexe de lancement 39 (LC-39) de Cap Canaveral, en Floride, le 16 juillet 1969 à 8 h 32 heure locale. Environ un million de personnes sont venues sur place assistées à l’évènement.À bord du lanceur de 111 mètres de haut et de quelque 3.000 tonnes au décollage : le commandant Neil Armstrong, Buzz Aldrin et Michael Collins. Objectif : se poser sur la Lune et en revenir sain et sauf, pour la première fois dans l’histoire de l’espèce humaine.© Nasa
La Terre diminue à vue d’œil 16 juillet 1969. Propulsés par la puissante Saturn V, les trois passagers d’Apollo 11, Neil Armstrong, Buzz Aldrin et Michael Collins, ont une vue imprenable sur leur planète natale, la Terre, photographiée ici moins de 10 heures après leur décollage. Pour les astronautes engagés sur la route qui les emmène sur la Lune, la Planète bleue diminue à vue d’œil.© Nasa
Le LM se sépare d’Apollo : en route vers la base de la Tranquillité ! 20 juillet 1969, 100 heures après le décollage de la fusée Saturn V, le module lunaire Eagle se sépare du vaisseau Apollo. Resté à bord, Michael Collins a pris cette photo. L’Aigle entame sa descente vers la surface de la Lune, à destination du site choisi dans la mer de la Tranquillité, sur la face visible de la Lune.© Nasa
Neil Armstrong descend l’échelle du Lunar Module Photo historique de Neil Armstrong descendant un à un les échelons jusqu’à la surface de la Lune. Quelques instants plus tard, devant le monde entier qui suit l’événement en direct grâce aux caméras de télévision embarquées, il sera le premier être humain à marcher sur un autre monde que la Terre.© Nasa
C’est au tour de Buzz Aldrin de marcher sur la Lune Sorti le premier, le comandant Neil Armstrong filme avec une caméra 70 mm la descente de son compagnon de route, Edwin E. Aldrin Jr., commandant du module lunaire. La sortie extravéhiculaire des deux astronautes est retransmise en direct dans le monde entier. En France, nous sommes bientôt à la fin de la nuit, le 21 juillet 1969. © Nasa
Premier pas de l’Homme sur la Lune Empreinte des bottes d’un des deux premiers astronautes à avoir marché sur la Lune. Il s’agit probablement de celle de Buzz Aldrin. Une des photos d’Apollo 11 les plus iconiques.© Nasa
Lever de Terre au-dessus de la Lune Resté à bord du vaisseau Apollo, en orbite autour de la Lune, pendant que ses compagnons Armstrong et Aldrin marchent autour de la « base de la Tranquillité », Michael Collins en profite pour explorer et photographier la surface. Ici, un magnifique lever de Terre au-dessus de la région de Mare Smythii.© Nasa
Apollo 11 : Armstrong et Aldrin ne chôment pas Les astronautes déposent leurs bagages sur la Lune pour un séjour de quelques heures. Ici, Buzz Aldrin tient dans sa main gauche le sismomètre PSEP (Passive Seismic Experiments Package) et dans sa main droite l’instrument LR3 (Laser Ranging Retro-Reflector).© Nasa
Le premier sismométrie lunaire 20 juillet 1969. Neil Armstrong photographie Buzz Aldrin en train de déployer l’instrument PSEP (Passive Seismic Experiment Package), le premier sismométre posé sur la Lune (au premier-plan). Au fond, à gauche du module lunaire, on distingue le drapeau américain qu’ils ont planté un peu plus tôt et plus loin derrière, le mât avec la caméra de télévision qui retransmet l’événement en direct.© Nasa
Portrait d’Armstrong à bord du LM Buzz Aldrin a pris cette photo du commandant Neil Armstrong peu après après avoir regagner le Lunar Module. Après un peu de repos dans leur étroite chambre d’hôtel lunaire, les deux astronautes vont repartir rejoindre Michael Collins et le vaisseau Apollo.Plusieurs objets sont restés à la surface de la Lune mais les deux héros emportent avec eux un trésor scientifique : plusieurs kilos de roches lunaires.© Nasa
Buzz Aldrin prend la pause Autre image iconique du ce premier voyage à la surface de la Lune : ici, Buzz Aldrin qui prend la pause près d’un des pieds du module lunaire Eagle. Photo prise par Neil Armstrong. Des dizaines de traces de pas tout autour d’eux.© Nasa
Trois astronautes en quarantaine 24 juillet 1969. Mis en quarantaine dès leur retour, les trois astronautes revenus sains et sauf de leur expédition lunaire sont accueillis en héros par le président Nixon.© Nasa
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