Plusieurs personnes se sont inquiétées en se rendant compte que le vaccin contre la variole du singe qu’on leur avait injecté était périmé depuis au moins mars 2020. Mais les autorités sanitaires ont assuré que ces produits étaient encore utilisables.
L’association de lutte contre le VIH Act Up-Paris écrit ce vendredi sur Twitter avoir été “alertée” au sujet d’un lot de vaccin apparemment périmé, utilisé sur des personnes contre la variole du singe. L’association parle du lot P00027 du vaccin Imvanex, qui présente “une date d’expiration allant de 2017 à 2020 en fonction de la conservation des doses”.
Quelques personnes ont posté une photo avec une étiquette identifiant le lot de vaccin qu’on leur avait injecté. On peut en effet y lire que la date d’expiration de cette dose est mars 2017 – si le produit a été conservé à -20°C ou -50°C – et mars 2020 s’il a été conservé à -80°C.
Dans tous les cas, ce vaccin semble aujourd’hui, en août 2022, périmé. Mais ces étiquettes n’ont, en réalité, pas été modifiées pour intégrer la prolongation de la validité de ces doses, qui ne sont pas considérées comme périmées par les autorités sanitaires.
“Ce lot est donc valable”
“Après vérification, les contrôles réalisés en 2022 par l’établissement pharmaceutique de Santé Publique France, en lien avec le laboratoire Bavarian Nordic et l’ANSM, ont permis d’effectuer une extension de péremption” jusqu’au 31/03/2024, écrit Act Up-Paris. “Ce lot est donc valable dans les standards habituels de sécurité et d’efficacité.”
Ce vaccin “peut être utilisé au-delà de sa date de péremption initiale” assure en effet Santé Publique France dans un courrier d’information daté du 20 juillet 2022. Ce lot “a fait l’objet de prolongations successives de sa durée de conservation, notamment du fait de contrôles réguliers (qualité, activité, stabilité)”, assure SPF.
“Les derniers contrôles réalisés par l’ANSM en 2022 démontrent la stabilité de ce lot, permettant de l’utiliser jusqu’au 31 mars 2024 à ce stade et dans le contexte de tension d’approvisionnement sur cette spécialité”, est-il écrit.
“Une plus grande transparence” demandée
“Nous insistons sur le fait que cette information aurait dû être portée à la connaissance des personnes concernées par la vaccination contre la variole du singe”, écrit tout de même Act Up-Paris qui déclare avoir demandé au ministère de la Santé “une plus grande transparence et une communication des données scientifiques et des avis, pour chaque lot afin que les personnes vaccinées puissent être informées”.
Dans son courrier d’information, Santé Publique France explique de son côté que les boîtes de vaccins concernées doivent être réétiquetées avec la nouvelle date de péremption.
Le ministre de la Santé François Braun a répété mercredi, lors de sa première visite dans un centre de vaccination contre la variole du singe, que la France avait “de quoi vacciner la population cible (…) à savoir 250.000 personnes”. Jusqu’à présent, quelque 18.500 personnes ont reçu une première dose de vaccin. Mais “quelle que soit l’efficacité du vaccin après une ou deux doses, celle-ci ne sera jamais de 100%”, a averti jeudi le ministère, insistant sur la prévention en parallèle.
Selon un décompte arrêté mardi 2 août par les autorités sanitaires, 2239 cas ont été confirmés en France. Contrairement à d’autres pays comme l’Espagne, aucun décès n’est à signaler.