Une équipe de chercheurs de l’université fédérale de São Carlos au Brésil planche sur un procédé permettant de convertir le méthane en carburant « dans des conditions douces, tout en dépensant moins d’énergie ».
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Si le dioxyde de carbone est le premier gaz qui vient en tête lorsqu’on évoque le réchauffement climatique, le méthane s’avère également très problématique. L’impact sur la planète des émissions de ce puissant gaz à effet de serre serait même 25 fois supérieur à celui du CO2.
Dans le cadre de la transition vers les énergies renouvelables, exploiter le méthane rejeté dans l’atmosphère devient donc un enjeu crucial pour la planète, arguent des scientifiques de l’université fédérale de São Carlos (Brésil). Ces derniers ont mis en place un procédé qui consiste à transmettre les émissions de méthane avec des métaux de transition dispersés (notamment le cuivre) à une pression atmosphérique standard très proche de celle observée au niveau de la mer.
Au Brésil, le méthanol joue un rôle essentiel dans la production de biodiesel et dans l’industrie chimique. La ville de Franca, située à l’est du pays dans l’Etat de São Paulo, alimente par exemple ses véhicules grâce au méthane émis par les stations d’épuration depuis une dizaine d’années.
Et, bien que le gaz naturel soit considéré comme un combustible fossile, sa conversion en méthanol émet moins de dioxyde de carbone (CO2) que les autres combustibles liquides de la même catégorie, précise l’étude publiée dans la revue Chemical Communications.
« Dans l’industrie chimique, cette conversion se fait via la production d’hydrogène et de CO2 en au moins deux étapes et dans des conditions de température et de pression très élevées. Notre réussite à obtenir du méthanol dans des conditions douces, tout en dépensant moins d’énergie, est une avancée majeure », souligne dans un communiqué Ivo Freitas Teixeira, co-auteur de l’étude.
Si le méthane testé lors des premières phases d’essai concernait du méthane à l’état pur, les scientifiques espèrent parvenir dans un futur proche à prélever le gaz à partir de sources renouvelables, comme la biomasse, c’est-à-dire l’ensemble de la matière organique (végétale et animale) convertible en énergie.
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