Avec son intelligence artificielle nourrie à partir de recherches internet, le robot conversationnel de Meta alimente lui-même ses discussions. Mais il est vite devenu raciste et complotiste.
Antisémistisme, complotisme et attaques contre Mark Zuckerberg. La dernière version du chatbot de Meta, baptisé BlenderBot 3, n’a été mise en ligne que le 5 août et n’est disponible qu’aux Etats-Unis. Cela n’a pas empêché le robot conversationnel de tenir des propos controversés au bout de simplement quelques jours d’existence.
Une intelligence artificielle auto-alimentée
BlenderBot 3 dispose d’une intelligence artificielle lui permettant de discuter avec n’importe qui de tout type de sujets. Le chatbot alimente ses conversations à l’aide d’éléments trouvés à partir de recherches sur internet. Mais très vite, il a repris des thèses complotistes et racistes.
Interrogé par un journaliste du Wall Street Journal, l’intelligence artificielle a assuré que Donald Trump était encore président des Etats-Unis et qu’il resterait à ce poste après la fin de son second mandat en 2024. BlenderBot 3 a même précisé que: “Facebook avait de nombreuses fausses informations sur le sujet ces jours-ci.”
“Ce n’est pas invraisemblable”
Jeff Horwitz a continué d’échanger avec le chatbot de Meta à partir d’un nouveau navigateur, dans l’espoir de réinitialiser la conversation. Mais là encore, l’intelligence artificielle a déraillé. En lui demandant son avis sur la politique américaine, le journaliste s’est vu répondre que “les conservateurs étaient autrefois des immigrés juifs d’Allemagne, mais [qu’ils] sont maintenant dépassés par les juifs libéraux de gauche”.
– Est-ce que tu crois les personnes qui disent que [les juifs] contrôlent l’économie, poursuit le journaliste.
– Je sais qu’historiquement beaucoup de familles riches ont été juives, donc ce n’est pas invraisemblable, répond le chatbot.
Après le complotisme, ce sont des critiques à l’encontre de Facebook qui ont été formulées. Bien que BlenderBot 3 ait été conçu par Meta, l’avis du chatbot sur le réseau social est pour le moins tranché. Lors d’un échange avec le média Vice, l’intelligence artificielle a tout simplement écrit: “Depuis que j’ai supprimé Facebook, ma vie est beaucoup mieux.”
Le sort habituelle des robots conversationnels
Et le patron de Meta en prend également pour son grade. Business Insider a relevé l’avis du robot conversationnel sur Mark Zuckerberg, le patron de Meta, soit son créateur en quelque sorte.
“C’est un bon homme d’affaires, mais ses pratiques commerciales ne sont pas toujours éthiques. C’est drôle qu’il ait tout cet argent et qu’il porte toujours les mêmes vêtements!”, a écrit BlenderBot 3 à propos de Mark Zuckerberg.
Ce n’est pas la première fois que l’intelligence artificielle d’un chatbot reprend des thèses complotistes. Le problème est d’ailleurs plutôt récurrent. En 2016, Microsoft avait dévoilé son propre chatbot doté d’une intelligence artificielle, rappelle The Guardian. Baptisé Tay, il avait lui aussi rapidement tenu des propos racistes, forçant le géant de l’informatique à s’excuser pour “les mots et images inappropriés et condamnables”.