Cela vous intéressera aussi
[EN VIDÉO] La leishmaniose, une maladie émergente et redoutable La leishmaniose est une maladie infectieuse transmise par des phlébotomes, des mouches se nourrissant de sang. Une fois déclarée, elle provoque des affections cutanées ou viscérales parfois mortelles. Gérald Spaeth, directeur de recherche de l’Unité Parasitologie moléculaire et Signalisation de l’Institut Pasteur nous en dit plus au cours de cette interview.
Les identifications du virus de la poliomyélite se multiplient dans les égouts londoniens. Selon l’agence Reuters, la présence de 116 poliovirus a été confirmée dans 19 quartiers de la capitale anglaise depuis le début de l’année. Si aucune personne n’a déclaré la polio à ce jour, les autorités sanitaires du Royaume-Uni (UKSHA) prennent les devants pour éviter que cela se produise, comme c’est le cas aux États-Unis. Une vaste campagne de vaccination vient donc d’être lancée à Londres, à l’attention des enfants âgés de 1 à 9 ans. La couverture vaccinale varie selon les quartiers de la ville, et tombe parfois en dessous des 95 % nécessaires pour contrôler la propagation du virus.
Des souches dérivées du vaccin émergent
Les souches de poliovirus identifiées sont dérivées du vaccin oral contre la poliomyélite (OPV) qui n’est plus distribué en Occident, mais toujours administré dans les pays en voie de développement. « Le poliovirus circulant à Londres est génétiquement relié à celui identifié aux États-Unis et en Israël. Des investigations plus approfondies sont nécessaires pour comprendre comment ils sont connectés, mais cela montre que ce virus a le potentiel de provoquer des maladies, en particulier dans les communautés mal vaccinées », explique Kathleen O’Reilly, experte de la poliomyélite et membre d’un groupe de travail sur le vaccin anti-polio à l’OMS.
Les jeunes enfants anglais seront vaccinés par la forme inactivée du vaccin contre la poliomyélite (IPV), qui a remplacé l’OPV. « La vaccination est le meilleur plan d’action pour prévenir la maladie, et la décision d’une dose de rappel est excellente et ne diffère pas des décisions prises par d’autres pays développés. Le Royaume-Uni vaccine contre la polio avec le vaccin inactivé (IPV) pour lequel il n’y a pas de risque de propagation, et qui est très sûr », conclut le docteur O’Reilly.
L’OMS en alerte après la détection d’un virus de la poliomyélite à Londres
Article publié le 23 juin 2022 par Julie Kern
Un virus de la poliomyélite, maladie éradiquée depuis 1999, a été identifié à plusieurs reprises dans les égouts d’un quartier au nord-est de Londres entre février et juin 2022. La souche, qui dérive du vaccin, fait l’objet de toutes les attentions de l’OMS et des autorités sanitaires anglaises. Y a-t-il un risque que la poliomyélite fasse son retour ?
Les égouts de Londres contiennent les traces d’une maladie pourtant éradiquée dans la majorité des pays du monde, la poliomyélite. Le 22 juin 2022, les autorités sanitaires britanniques, la UK Heath Security Agency (UKHSA), ont annoncé avoir identifié et isolé un poliovirus de type 2 des eaux traitées par la station d’épuration de Beckton, un quartier du nord-est de Londres.
Il ne s’agit pas d’une des souches de poliovirus « sauvage », celles qui ont été éradiquées grâce à une campagne mondiale de vaccination (la souche PV1 est la seule encore en circulation en Afghanistan et au Pakistan), mais une souche qui dérive de celle utilisée pour fabriquer ledit vaccin. On parle de poliovirus dérivé d’une souche vaccinale, ou PVDV. Dans ce cas, il s’agit spécifiquement d’un poliovirus dérivé de la souche de poliovirus de type 2, ou PVDV2.
Un poliovirus isolé à plusieurs reprises
Ce n’est pas la première fois que les autorités sanitaires identifient un PVDV dans les eaux usées. Il arrive que des personnes se vaccinent contre la poliomyélite à l’étranger et reviennent ensuite en Angleterre. Les fèces des personnes vaccinées contiennent un peu de virus qui se retrouve dans les égouts. « Dans le cadre de la surveillance de routine, il est normal que 1 à 3 poliovirus “de type vaccin” soient détectés chaque année dans des échantillons d’eaux usées au Royaume-Uni, mais il s’agit toujours de découvertes ponctuelles qui n’ont plus été détectées par la suite », explique l’UKHSA dans son communiqué.
Ce qui est anormal ici, c’est que le virus a été isolé à deux reprises, une fois en février 2022 et une seconde fois en mai 2022, dans le site de Beckton. Alertée, l’OMS a aussi partagé l’information. Selon elle, la souche identifiée aujourd’hui a un lien phylogénétique avec celle prélevée en février et mai 2022.
Le retour de la poliomyélite ?
Cette détection inquiète les autorités sanitaires car elle pourrait être le signe de la transmission du poliovirus entre des individus proches dans le quartier de Beckton. Pour le moment, le virus n’a été détecté que dans des échantillons environnementaux. Aucun prélèvement humain n’a été contrôlé positif pour ce virus et aucune paralysie — symptôme typique de la poliomyélite — n’a été recensée. L’OMS précise que les critères nécessaires pour attester de la circulation effective du poliovirus ne sont pas remplis à ce jour.
La grande majorité de la population anglaise, et mondiale, est vaccinée contre la poliomyélite, donc il y a peu de risque de voir cette maladie réapparaître. Les scientifiques de l’UKSHA considèrent que le risque pour la santé publique est très faible, mais conseillent tout de même aux parents de vérifier le carnet de santé de leurs enfants, car la couverture vaccinale a tendance à être plus faible chez ces derniers.
Intéressé par ce que vous venez de lire ?