Germain
Plusieurs femmes chargées de tester des jeux vidéo affirment avoir été victimes de harcèlement sexuel pendant plusieurs années au sein de Nintendo of America.
Un environnement de travail toxique. Le site internet Kotaku a rapporté, mardi 16 août, les témoignages de plusieurs testeuses professionnelles de jeux vidéo en poste chez Nintendo of America (NoA). Ces femmes disent avoir été victimes de harcèlement sexuel et de sexisme pendant plusieurs années au sein de l’entreprise.
L’un des principaux témoignages relate l’histoire de Hannah (le prénom a été modifié). Après pratiquement une décennie passée chez NoA, cette testeuse a quitté la société il y a deux ans. Dans l’article de Kotaku, elle raconte que les employés de Nintendo of America étaient membre d’un groupe de discussion sur Microsoft Teams nommé “The Laughing Zone”. L’atmosphère de cet espace de convivialité aurait changé de manière négative quand un traducteur masculin l’a intégré.
Une ambiance délétère
Selon Hannah, ce collègue a tenu des propos à caractère sexuel au sujet des jeux Pokémon et Genshin Impact. L’employé en question aurait notamment publié une copie d’un post Reddit expliquant pourquoi Aquali était le meilleur Pokémon avec lequel avoir une relation sexuelle. Il aurait également justifié pourquoi il était tout à fait normal d’être attiré sexuellement par Paimon, un personnage du jeu Genshin Impact dont l’apparence est pourtant très enfantine.
Des propos et des images qui passent mal auprès de la testeuse qui réalise des captures d’écran des commentaires du traducteur et les fait parvenir à Aerotek, la société de recrutement qui l’a engagée. En vain: la structure lui enjoint de passer ces faits sous silence et, de surcroît, ses propres collègues lui reproche d’avoir dénoncé le comportement du salarié qu’elle a mis en cause.
Harcèlement et comportements sexistes
Hannah découvre également qu’elle est rémunérée 3 dollars de moins qu’un de ses collègue masculin junior. En tant que personne queer, elle assure aussi avoir été sujette à des commentaires inappropriés de la part de collègues masculins.
Une autre victime dit avoir fait des crises de panique quotidienne au motif que le collègue qui la terrorisait l’aurait menacé de la faire licencier si jamais elle le dénonçait. Selon Kotaku, les femmes sont sous-représentées dans l’entreprise. Un état de fait qui serait l’une des principales raisons à ces problèmes. Les testeuses sous contrat pour Nintendo ne compteraient que pour 10 % des effectifs et elles obtiennent rarement des contrats à temps plein.
Kotaku a interrogé plusieurs sources qui ont travaillé au sein de NoA ces dix dernières années. Toutes confirment des comportements sexistes au sein de l’entreprise et l’inaction de cette dernière en la matière. Nintendo n’a pas encore réagi à ces nouvelles déclarations.
