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pour avorter, Google Maps peut vous conduire dans un établissement pro-vie



Lors de recherches, le service de cartographie de Google a proposé à des femmes souhaitant avorter des établissements militant pour la poursuite des grossesses.

Lorsqu’il s’agit d’avortement, le roi de la recherche perd de sa superbe. Des personnes enceintes cherchant à avorter ont eu la surprise de se faire conduire par Google Maps vers de “fausses cliniques”. Au-delà de ne pas proposer d’avortement, ces centres se sont révélés être des établissements pro-vie.

Ces lieux sont des organismes non-médicaux appelés “crisis pregnancy center” (CPC) – traduisible par “centre d’urgence pour les grossesses”. Souvent religieux, ils ne propose pas d’avortement et ne redirigent pas les personnes vers des cliniques le pratiquant, comme le précise Ars Technica. Leur rôle est au contraire de militer pour que les femmes poursuivent leur grossesse coûte que coûte.

Jusqu’à neuf résultats sur dix erronés

Repéré dès 2018, le problème est bien identifié. Mais alors que la cour suprême américaine a révoqué le droit à l’avortement, les mauvaises orientations du service de cartographie de Google prenne une envergure particulière.

Depuis cette décision, dix Etats ont rendu l’avortement illégal et quatre ont limité la durée légale pour mettre un terme à une grossesse. Surtout, certains Etats – comme le Texas – peuvent poursuivre des personnes ayant apporté leur aide à des femmes souhaitant avorter. En créant un sentiment d’isolement, les candidates à l’avortement se tournent souvent vers Google pour s’orienter vers un centre effectuant l’opération.

Le média Bloomberg a mis en évidence que Google propose jusqu’à neuf “faux établissements” dans les dix premiers résultats affichés (c’est le cas au Mississippi). Le site américain a dénombré treize Etats où au moins la moitié des dix premiers résultats du moteur de recherche pointe vers un centre n’effectuant pas d’avortement.

Avec des images et des descriptions d’établissement trompeuses, ces établissements pro-vie parviennent à être identifiés comme des lieux pratiquant l’avortement. De plus, leurs sites internet font tout pour cacher leurs réelles intentions.

Une dimension politique

Google lui-même s’empare du problème, comme l’explique un porte-parole à Bloomberg. L’entreprise s’efforce de présenter des résultats pertinents et exacts à ses utilisateurs. A travers ses règles, le moteur de recherche s’efforce de supprimer les établissements qui se présentent sous une fausse identité. Encore faut-il qu’il soit signalé ou repéré.

Désormais, le sujet prend une dimension politique. Peu de temps après la révocation de l’avortement, des législateurs démocrates ont pressé Google à donner des résultats précis aux personnes cherchant à avorter.

Mais le mois suivant, ce sont des procureurs républicains qui ont mis la pression sur l’entreprise. Ils ont demandé à ce qu’aucune discrimination ne soit faite à l’encontre des centres d’urgence pour les grossesses dans les résultats du moteur de recherche. Assurant ainsi un bon référencement aux établissements pro-vie, soutenus par de nombreux républicains.

Pris entre deux feux, Google s’est pour l’heure montré plutôt conciliant avec les femmes cherchant à avorter. L’entreprise a annoncé le 1er juillet que l’ensemble des données liées à la visite des plannings familiaux seraient supprimées. Dans le même temps, une vigilance particulière sur Youtube (propriété de Google) a été mise en place pour supprimer tout contenu propageant de fausses informations sur l’avortement ou prodiguant des méthodes dangereux pour pratiquer l’opération.

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Written by Germain

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