Le document exige que Google cesse de recueillir les données des utilisateurs en quête d’informations sur l’avortement.
Un groupe de salariés de Google presse l’entreprise d’arrêter de récupérer les données des utilisateurs du moteur de recherche qui souhaitent s’informer sur l’avortement, indique le Wall Street Journal. Dans ce but, une pétition, signée par plus de 650 salariés et envoyée lundi 15 août au directeur général de Google Sundar Pichai, demande à Google de prendre une série de mesures.
Respect de la vie privée
D’abord, “des contrôles immédiats de la confidentialité des données des utilisateurs pour toutes les activités liées à la santé”, comme les recherches relatives aux questions de reproduction et la recherche d’informations relatives aux services d’avortement. Les signataires ont également demandé à Google de corriger “les résultats de recherche trompeurs liés aux services d’avortement en supprimant les résultats concernant les faux prestataires de services d’avortement” tels que les centres de crise pour femmes enceintes, des établissements qui conseillent aux femmes de ne pas interrompre leur grossesse.
Parmi les autres requêtes, les salariés ont demandé à Alphabet de mettre fin aux efforts de lobbying contre l’avortement par le biais de son comité d’action politique interne et de prendre des mesures pour limiter les publicités sur les éditeurs de “désinformation liée aux services d’avortement”. Les pétitionnaires ont également demandé à Alphabet de créer un groupe de travail composé à 50 % de représentants des employés pour traiter les questions liées à l’avortement dans l’ensemble de l’entreprise.
Les entreprises technologiques sous étroite surveillance
Selon un représentant de l’Alphabet Workers Union, un syndicat de salariés de la maison-mère de Google, Sundar Pichai n’as pas encore répondu aux doléances des employés. Car depuis l’arrêt de la Cour suprême de juin dernier, qui a annulé l’arrêt Roe v. Wade, les entreprises technologiques et les courtiers en données de localisation font l’objet d’une surveillance accrue de la part des autorités américaines.
Les défenseurs de la vie privée craignent que les procureurs n’utilisent des mandats ou des citations à comparaître pour exiger des données indiquant les utilisateurs qui ont visité des cliniques d’avortement ou cherché des informations connexes. Ces données pourraient être utilisées pour monter des dossiers juridiques contre des personnes accusées d’avoir avorté dans des États qui ont interdit cette procédure.
Un sujet politiquement sensible
Or, la firme de Mountain View, comme la plupart des entreprises technologiques, a déclaré qu’il répondrait aux demandes des agences gouvernementales concernant les données des utilisateurs alors que le traitement des règles relatives à l’avortement par Google est devenu une question politiquement sensible aux Etats-Unis. Avant l’arrêt de la Cour suprême, dans un courrier adressé à Google, plus de 20 membres Démocrates du Congrès ont exhorté la firme à prendre des mesures pour limiter l’apparition des centres de crise pour femmes enceintes dans les recherches liées à l’avortement.
Le mois suivant, 17 procureurs généraux issus des rangs Républicains ont répondu par leur propre lettre en avertissant qu’ils prendraient des mesures contre la société si elle supprimait les résultats liés à ces établissements, qui, selon eux, fournissent des services médicaux importants. Pour sa part, l’Alphabet Workers Union a répliqué en publiant, fin juin, une déclaration publique qui enjoint Google à cesser le stockage de “toute donnée qui pourrait être utilisée pour poursuivre des utilisateurs exerçant leur autonomie corporelle aux États-Unis “.
En réponse à ces différentes injonctions, Google a déclaré, en juillet, qu’il commencerait à supprimer automatiquement les données concernant les visites physiques dans les cliniques d’avortement enregistrées par ses produits. Suite à cette annonce, Sundar Pichai a déclaré dans un courriel adressé aux employés que l’entreprise allait “travailler sur de nouvelles façons de renforcer et d’améliorer ces protections au fil du temps”.