C’est l’animal le plus détenu en cage en Europe. Dans une vidéo révélée jeudi 25 août, l’association de défense des animaux L214 dénonce les conditions d’un élevage de lapins situé à Domalain (Ille-et-Vilaine). Cette exploitation agricole de Bretagne appartient au président de la Fédération nationale des groupements de producteurs de lapins (Fenalap), a fait savoir L214, qui a porté plainte, en demandant la fermeture rapide de l’élevage.
La vidéo diffusée sur les réseaux sociaux par l’association présente des images qu’elle assure avoir filmées en mai, au sein d’un élevage réparti sur deux sites et qui exploiterait 1 500 lapines reproductrices : « Isolées dans des cages, elles sont inséminées artificiellement tous les quarante-deux jours. Au total, elles donnent naissance à plus de cent trente mille lapereaux chaque année. »
Ces animaux sont destinés à être vendus puis abattus pour leur viande. « Une partie des lapins issus de cet élevage sont commercialisés sous la marque Le Gaulois » du groupe volailler LDC, a assuré L214 à l’Agence France-Presse (AFP), qui réclame la « fermeture d’urgence » de l’exploitation, censée être un « en exemple » et « montrer l’avenir de la filière ». La plainte vise l’exploitation « en qualité de personne morale » ainsi que son dirigeant, Frédéric Blot, et le vétérinaire sanitaire de l’élevage, a précisé à l’AFP Sébastien Arsac, cofondateur de L214. Contacté à plusieurs reprises mercredi par l’AFP, M. Blot n’avait pas donné suite aux sollicitations de l’agence dans la soirée.
Blessures multiples et hygiène déplorable
Des blessures multiples, infectées et non soignées, des maladies, des lapins morts, entassés ou en état de décomposition, des médicaments périmés : les images tournées par l’association sont difficilement supportables et ses reproches nombreux. « L’état sanitaire » de cet élevage intensif est notamment montré du doigt, « les animaux n’ont jamais accès à l’extérieur et sont élevés dans des bâtiments fermés, sans fenêtres », juge L214.
Les militants pour le bien-être animal reprochent également à l’entreprise visée de mentir délibérément sur les conditions d’élevage. Sur son site Internet, le groupement d’éleveurs Elvilap, qui commercialise 2,6 millions de lapins chaque année, c’est-à-dire 10 % de la production française et dont est membre l’élevage breton, assure que « la santé et le bien-être de [ses] lapins font partie de [ses] préoccupations majeures. » Une version remise en cause par L214.