On a marché sur la Lune, s’intitulait – avec quinze ans d’avance sur l’historique mission Apollo-11 – l’album des aventures de Tintin paru en 1954. Avec le décollage d’Artemis-1 programmé lundi 29 août, la NASA peut paraphraser Hergé et claironner « On va remarcher sur la Lune ».
Un demi-siècle après la fin du programme Apollo, en 1972, les Etats-Unis s’apprêtent à repartir vers le satellite naturel de la Terre et Artemis-1 constitue la première étape de ce retour.
Ce ne sera pas encore l’heure du grand spectacle puisque cette mission, qui s’envolera du pas de tir 39B du Centre spatial Kennedy (Floride), ne se posera pas sur la Lune et s’effectuera sans équipage. Seul passager humanoïde, un mannequin doté de capteurs qui mesureront si l’accélération au décollage et la violente décélération lors de la rentrée dans l’atmosphère, après un voyage de six semaines, se situeront bien dans la fourchette du supportable pour des organismes humains.
Se contentant de faire le tour de la Lune puis de revenir, Artemis-1 a pour objectif principal de tester tous les systèmes nécessaires à un aller-retour Terre-Lune.
A commencer par la fusée, un lanceur lourd connu sous le nom de Space Launch System (SLS), lointain successeur de la Saturn-5 du programme Apollo. Ayant connu de multiples retards, le SLS n’a jamais volé et, si tout fonctionne bien, ce premier décollage permettra de le certifier pour le transport d’un équipage.
Second élément, le vaisseau Orion où prendront place les futurs explorateurs lunaires. Celui-ci se décompose en deux parties : la capsule habitée proprement dite, qui peut emporter quatre astronautes, et le module de service auquel sont attachés quatre panneaux solaires. Fourni par l’Agence spatiale européenne, cet élément a pour fonction première d’alimenter le vaisseau en eau, oxygène, électricité, et de maintenir la température dans Orion. Mais il se révèle également crucial pour la propulsion car ce sont ses moteurs qui corrigeront la trajectoire de l’engin lors du voyage et qui lui permettront de s’insérer en orbite lunaire puis d’en ressortir lorsque l’heure du retour aura sonné. Artemis-1 permettra donc de mettre à l’épreuve ces systèmes dans les conditions réelles d’un vol spatial.
Le dernier objectif de la mission, et non le moindre, consistera à vérifier la résistance du bouclier thermique d’Orion lors de la rentrée dans l’atmosphère terrestre, qui s’effectuera à 40 000 km/h. A cette vitesse, les frottements avec l’air portent le bouclier à la température de 2 800 °C. Enfin, seront testés les parachutes qui s’ouvriront avant l’amerrissage dans le Pacifique, au large de San Diego (Californie), et la récupération de la capsule par la marine américaine.
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