On connaissait déjà la grenouille de La Fontaine qui voulait se faire aussi grosse qu’un bœuf. Cette fois, il est plutôt question d’une chenille. Pas tout à fait satisfaite non plus de son état. Et qui veut, elle, se faire aussi effrayante qu’une tarentule !
Au premier coup d’œil, vous pourriez bien croire avoir affaire à une tarentule et pas n’importe laquelle. Certainement la plus répugnante d’entre elles. Mais à y regarder de plus près — oui, même vous, les arachnophobes –, c’est bel et bien une chenille que vous allez découvrir. Une chenille qui mérite d’être connue, en plus parce qu’elle n’est vraiment pas du tout comme les autres.
Cette chenille fait partie de la famille des Limacodidae. Une famille que l’on trouve un peu partout dans le monde. Et pour cause : il en existe au moins 1.800 espèces. Une famille, surtout, qui tient son nom de la drôle de forme de ces larves. Elles ressemblent à des limaces. Elles sont très aplaties et elles ont des ventouses. Elles se déplacent en ondulant plutôt qu’en utilisant leurs fausses pattes. Pour cela, elles comptent même sur une sorte de lubrifiant, une soie liquéfiée.
Une stratégie de défense
Dans la famille des Limacodidae, beaucoup de chenilles sont vertes et lisses. Mais certaines, comme Phobetron hipparchia — que l’on appelle parfois aussi « chenille de la limace de singe » — présentent un corps hérissé de tubercules. Comme autant de pattes d’araignées. Elles sont couvertes de poils qui peuvent être urticants et même causer des douleurs assez intenses si on les touche.
La question qui se pose, c’est : pourquoi cette chenille veut-elle se faire aussi effrayante qu’une tarentule ? Se donner l’apparence d’une qualité qu’elle n’a pas vraiment ? Peut-être pour une raison un peu plus noble que celle de la grenouille de la fable de La Fontaine qui voulait se faire aussi grosse qu’un bœuf. Parce que Phobetron hipparchia espère tout simplement ainsi faciliter sa survie. Échapper à des badauds mal intentionnés en se déguisant elle-même en un redoutable prédateur.
L’émergence d’un papillon flamboyant, le Dryas iulia Le Dryas iulia est un papillon qui vit entre le Mexique, les Antilles et le sud des États-Unis. Sa magnifique couleur orange lui vaut le surnom de « flambeau ». À gauche de l’image, on peut voir un jeune papillon émerger de sa chrysalide après sa métamorphose. Avant de prendre son envol, il doit d’abord laisser ses ailes se défroisser et durcir. C’est seulement quelques heures après sa transformation qu’il pourra battre des ailes pour aller butiner ses premières fleurs.© M van Ree, CC by-sa 2.0 ; Diego Delso, CC by-sa 3.0 ; Arlouk CCO
La métamorphose du Monarque, un roi ailé Le Monarque (Danaus plexippus) est un papillon connu pour ses longues migrations à travers l’Amérique et le Mexique. Plusieurs milliers d’insectes voyagent en même temps pour arriver sur le lieu de reproduction et y mourir. Mais, avant d’entamer ce long voyage qui peut atteindre 4.000 kilomètres, la chenille du Monarque doit former sa chrysalide.Sur la photo, la chenille arbore des rayures jaunes et noires. À ce stade, elle a déjà mué une première fois et grandit un peu plus après chaque mue. Finalement, elle construit une chrysalide après la quatrième mue. Quand elle sort de l’œuf, elle mesure environ 6 millimètres de long mais, au moment de devenir une nymphe, elle peut atteindre 4 centimètres de long.© Ibanez92, CC by-sa 3.0 ; Derek Ramsey, GFDL 1.2
Le Marbré de Fabricus et ses belles nuances de vert Le Marbré de Fabricus (Pontia edusa) est un papillon que l’on peut rencontrer dans les lieux fleuris d’Europe centrale et orientale, dont la France. Cette espèce de taille moyenne est identifiable grâce à ses ailes, essentiellement blanches vues de dessus, mais dont le revers est paré de marbrure gris-vert.C’est une espèce multivoltine, cela signifie qu’elle peut produire plusieurs générations par an, entre deux et quatre. Les chenilles, rayées jaune et noir, sont présentes de mai à octobre. Pour les observer, il faut chercher des résédas, une plante herbacée assez courante en France.© Minutemen GFDL, CC by-sa-2.5 ; Esculapio, CC by-sa 3.0 ; Suju, CC0
La chenille verte du Saturnia pavonia Avec ses quatre « yeux » disposés sur le dos de ses ailes, Saturnia pavonia a hérité du surnom de « petit paon de nuit ». Cette espèce nocturne est particulièrement impressionnante puisque l’envergure de l’imago est comprise entre 4 et 8 centimètres pour un mâle.Chaque année, la femelle pond plus de 200 œufs sur une tige. Les chenilles grandissent entre mai et août et changent de couleur au fur et à mesure. Ici, la chenille est proche de sa nymphose et devrait bientôt créer la chrysalide qui lui permettra de se transformer en un magnifique papillon.© Patrick Clement CC by 2.0 ; Bernswaelz, CCO ; Dom Greves, Fotolia
D’une chenille sombre au Paon du jour, un papillon chatoyant Cette chenille noire hérissée de piquants ne laisse rien présager du papillon chatoyant qu’elle deviendra, le Paon du jour (Aglais io). Malgré son apparence de fil barbelé, elle n’est ni piquante ni urticante, mais très vorace. Elle raffole notamment des orties dont elle dévore les feuilles.Après quatre semaines de repas gourmands, la chenille du Paon du jour s’enferme de sa chrysalide. Elle se métamorphose pendant deux semaines et abandonne sa robe noire et brillante pour des couleurs plus vives. Seul le revers des ailes de l’imago garde les traces de la couleur sombre de la chenille.© nidan ; Andreas Eichler ; Mabel Amber, CC0
Le Flambé, un papillon splendide Ce papillon aux ailes découpées est surnommé le Flambé (Iphiclides podalirius). Il est présent dans toute la France est reconnaissable par ses longs vols planés. La chenille qui deviendra ce beau papillon arbore aussi une apparence originale.Tout de vert vêtue, elle porte sur sa tête deux antennes orangées. Huit semaines après sa naissance, elle se transforme en chrysalide accrochée dans sa plante hôte. Pour l’observer, allez lorgner du côté des prunelliers ou des cerisiers.© Leegenhyung CC0 ; Anton, Fotolia ; Michael Schroeren, CC by-sa 4.0
Le vagabond de Malaisie Pareronia valeria est aussi appelé « le vagabond de Malaisie » est un papillon répandu en Inde et en Asie du Sud-Est. Les mâles et les femelles ont des apparences très différentes. Les mâles sont peints d’une discrète nuance de bleu pâle entre les stries marrons sur leurs ailes. Les femelles, comme sur la photo, n’arborent pas cette couleur bleue et la forme de leurs ailes diffère aussi.© Firos AK CC0 ; Balakrishnan Valappil, CC by-nc 2.0 ; Manfredrichter, CC0
Les Achillides, des papillons qui cachent leurs couleurs Lorsqu’il est ainsi, les ailes repliées, ce papillon paraît noir avec quelques touches de couleurs. Mais, quand il les ouvre, il dévoile des nuances vertes intenses avec quelques touches de bleu brillant. C’est une caractéristique du groupe paris du sous-genre Achillides. Ces papillons vivent en Inde ou en Asie du Sud-Est.© Hsu Hong Lin, CC by 2.0 ; Jeevan Jose, CC by-sa 4.0 ; Arulonline, CC0
Heliconius charithonia, une chenille piquante pour un papillon zébré Ce papillon aux grandes ailes arrondies est bien connu des Américains puisqu’il est, depuis 1996, le papillon officiel de l’État de Floride. Plus généralement, on le retrouve dans plusieurs États du sud comme la Géorgie ou la Caroline du Sud. Ces ailes zébrées rendent le Heliconius charithonia particulièrement reconnaissable, tout comme sa chenille. Blanche et hérissée de longues épines noires, cette dernière fait tout pour dissuader ses prédateurs de l’attaquer. © Viktorhauk, DeadEyeArrow, CC by-sa 3.0
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