Selon les professionnels, ce sont les pluies de juin qui ont changé la donne. La sécheresse qui a sévi par la suite a simplement ralenti la maturité, reculant la date des vendanges.
Les vins de Bourgogne s’acheminent vers un millésime 2022 “beau et généreux”, voire “grandiose”, la vigne ayant bien supporté la sécheresse, se réjouissent les vignerons alors que débutent les vendanges dans la région.
“On est très, très agréablement surpris”: Thiébault Huber, président de la Confédération des associations et des vignerons de Bourgogne (CAVB) avait “beaucoup d’inquiétude quant aux rendements” quand il a commencé les vendanges, samedi, dans son domaine Huber-Verdereau de 10 hectares, sur les prestigieuses appellations de Volnay et Pommard (Côte d’Or).
“Mais en fait, on a un beau rendement. On a un millésime grandiose”, déclare-t-il.
La vigne a certes souffert de la sécheresse estivale mais “les 100 mm d’eau de juin ont été salvateurs”, a expliqué Thiébault Huber.
“La qualité est là”
“On s’achemine vers un beau et généreux millésime”, confirme François Labet, président du Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB). “Nous avons eu une saison sans maladie, sans gel ni grêle, sauf dans de rares secteurs: nous sommes revenus à des rendements normaux”, se félicite le vigneron qui a entamé jeudi les vendanges sur les 5,5 hectares de son Château de la Tour, domaine du Clos Vougeot (Côte d’Or).
“On va être content de mettre du vin dans la cave car les stocks sont bas”, se félicite Thiébault Huber, après le millesimus horribilis de 2020, où le gel, les maladies et la grêle avaient amputé la récolte de moitié en moyenne.
“Cette année-ci, la qualité est là, avec de jolis raisins, sans pourriture”, plaie récurrente de la viticulture bourguignonne, explique Marc Sangoy, président de la Cave de Lugny (Saône-et-Loire), premier producteur de vins de Bourgogne avec 1180 ha.
Un “gros ouf”
“On pousse un gros ouf de soulagement par rapport à une année qui s’annonçait difficile”, se réjouit également Christophe Suchaut, expert vignes et vin à la Chambre d’agriculture de Côte d’Or.
“Les pluies de juin ont permis d’éviter la catastrophe”, explique-t-il.
La sécheresse qui a sévi par la suite a simplement ralenti la maturité, reculant la date des vendanges: cette dernière est donc très précoce mais sans battre le record de 2020 quand les premiers coups de sécateurs avaient été donnés le 13 août, battant le record de 1556.
Selon une étude réalisée par Thomas Labbé, historien à l’Université de Bourgogne (Dijon), la date moyenne des vendanges sur les Côtes de Beaune, région viticole phare de Bourgogne, était restée relativement constante (au 28 septembre) pendant six siècles (de 1354 à 1987), avant d’avancer au 5 septembre en seulement vingt ans (1988 à 2018).