Publié le 5 sept. 2022 à 20:53
C’est une amende record. Ce lundi, le réseau social Instagram, filiale du groupe Meta, la maison mère de Facebook, s’est vu condamné à payer pas moins de 405 millions d’euros par Bruxelles. A la manoeuvre ? Le régulateur irlandais, qui agit au nom de l’Union européenne, a puni le réseau social pour des manquements au traitement des données de mineurs.
« Les détails seront publiés la semaine prochaine », a promis un représentant de la Commission irlandaise pour la protection des données (DPC). L’organisme, équivalent de la Cnil en France, supervise pour le compte de Bruxelles, Facebook, puisque ce dernier a son siège régional en Irlande.
Meta fait appel
De son côté, le groupe compte faire appel, selon un de ses porte-paroles, interrogé par le média RTE. Meta souligne ainsi, que l’enquête s’est penchée sur des réglages modifiés depuis un an.
La commission irlandaise avait ouvert une enquête fin 2020 pour déterminer si l’application avait mis en place les garde-fous nécessaires pour protéger les données des utilisateurs, notamment de mineurs, sachant qu’il faut avoir au moins 13 ans pour ouvrir un compte sur Instagram.
Des données visibles par tous
La DPC redoutait notamment que les utilisateurs de moins de 18 ans aient trop facilement la possibilité de basculer vers un compte professionnel. Ce type de compte exige en effet des utilisateurs de rendre publiques leurs coordonnées, ainsi visibles par tous.
Le régulateur reprochait aussi à Instagram que le contenu des comptes des mineurs soit, à certains moments, ouvert à tous par défaut, et non restreint aux seuls abonnés approuvés. C’est la décision la plus sévère infligée par la DPC depuis 2018, année où le Règlement général sur la protection des données (RGPD) a donné plus de pouvoir aux régulateurs pour protéger les consommateurs face à la domination de Facebook, Google, Apple et Twitter.