in

« Les pays africains devraient saisir ce moment de crise pour reconstruire des systèmes alimentaires durables »


Pour ne rien manquer de l’actualité africaine, inscrivez-vous à la newsletter du « Monde Afrique » depuis ce lien. Chaque samedi à 6 heures, retrouvez une semaine d’actualité et de débats traitée par la rédaction du « Monde Afrique ».

Une doctorante en agriculture tropicale fait des relevés dans une plantation d’igname sauvage à Ibadan, au Nigeria, le 2 août 2022.

Tribune. Si les premières cargaisons de céréales en provenance d’Ukraine commencent à être livrées sur les marchés grâce à l’accord négocié par l’ONU et la Turquie, le conflit russo-ukrainien a rappelé à quel point le contrôle des approvisionnements alimentaires est un levier géopolitique majeur. Dans ce contexte, « l’autonomie stratégique » est devenue le mantra du jour. Néanmoins, les pays sont confrontés à des options très différentes lorsqu’il s’agit de la mettre en pratique.

Le sujet est crucial en Afrique, où le déficit alimentaire augmente sous l’effet de la forte croissance urbaine, d’une faible productivité agricole, des impacts climatiques croissants et d’investissements limités dans l’agriculture et les systèmes alimentaires. Ce déficit a bondi de 10 % des besoins alimentaires en 1970 à 20-25 % aujourd’hui.

Lire aussi : Le « soumbala », une moutarde africaine au secours de la gastronomie française

L’invasion de l’Ukraine par la Russie aggrave encore la situation. Selon les dernières données, plus de 750 millions de personnes vivent dans des pays qui importent entre 50 et 100 % de leurs besoins en céréales d’Ukraine et de Russie. Parmi ces pays, quatorze des plus vulnérables se trouvent en Afrique. En plus d’avoir externalisé leur production céréalière, nombre d’entre eux achètent leurs engrais à l’autre bout du monde – en Russie notamment –, ce qui les a encore davantage fragilisés.

De nombreuses cultures « négligées »

Afin de pouvoir construire en Afrique des systèmes agroalimentaires plus résilients, il convient d’envisager plusieurs mesures, certaines pour tout de suite et d’autres à plus long terme.

Plus d’investissements publics dans le secteur agroalimentaire. Dans le cadre des déclarations de Maputo en 2003, complétées à Malabo en 2014 par le Programme détaillé du développement de l’agriculture en Afrique (PDDAA), les gouvernements africains se sont engagés à consacrer 10 % de leurs dépenses publiques à l’alimentation et à l’agriculture. Pourtant, un bilan établi en 2018 a montré que moins de la moitié des 54 pays africains avaient assorti leurs engagements de ressources. Et la pandémie de Covid-19 a encore resserré le financement public. Cependant, le PDDAA a aidé de nombreux gouvernements à concevoir des stratégies nationales d’investissement agricole et à adopter une approche des systèmes alimentaires, qui doit maintenant être renforcée.

Il vous reste 64.23% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

What do you think?

Written by Stephanie

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

La Californie et l’ouest des États-Unis écrasés sous une vague de chaleur sans précédent

Le télescope James-Webb capture une tarentule !