Bruxelles a présenté mercredi 7 septembre ses pistes pour alléger les factures énergétiques des Européens. L’Union européenne a proposé de plafonner le prix du gaz russe qu’elle importe ainsi que les revenus des producteurs d’électricité provenant du secteur nucléaire et des énergies renouvelables, tout en prélevant une part des bénéfices des groupes gaziers et pétroliers.
« Ménages et entreprises sont confrontés à des prix astronomiques et à une énorme volatilité du marché » de l’électricité, dont les tarifs sont indexés sur les cours du gaz, a constaté la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, lors d’une conférence de presse.
Certains producteurs d’électricité, qui mobilisent des centrales nucléaires, l’éolien, le solaire ou les barrages hydroélectriques, « réalisent des revenus massifs qui ne reflètent pas leurs coûts de production », qui sont « faibles », a déploré Mme von der Leyen. Elle a appelé à redistribuer ces « bénéfices inattendus » pour aider les ménages et entreprises « vulnérables ».
La Commission européenne vise également « une réduction intelligente de la demande », avec « un objectif obligatoire pour réduire la consommation d’électricité aux heures de pointe ».
Producteurs et distributeurs de gaz et de pétrole, qui réalisent des « bénéfices massifs » à la faveur de la flambée des cours mondiaux, sont également dans le viseur de Bruxelles. « Nous allons proposer une contribution de solidarité pour les entreprises de combustibles fossiles, car toutes les sources d’énergie doivent contribuer à résoudre cette crise », a déclaré la présidente de l’exécutif européen. Les Etats membres pourraient utiliser cette manne financière pour aider les consommateurs mais aussi investir dans des sources d’énergies propres.
« Le gaz russe représente 9 % du gaz importé par l’UE »
Bruxelles propose par ailleurs un mécanisme de soutien aux fournisseurs d’énergie manquant de liquidités face à la folle volatilité des marchés mondiaux, en actualisant la réglementation de l’UE pour permettre aux Etats membres d’apporter rapidement des garanties publiques aux entreprises concernées.
Bruxelles propose également de plafonner les prix du gaz livré à l’UE par la Russie, afin de « réduire les revenus » utilisés par le Kremlin pour « financer cette guerre atroce contre l’Ukraine ». Un peu plus tôt mercredi, le président russe, Vladimir Poutine, a averti que son pays ne livrerait plus de pétrole ou de gaz aux pays qui plafonneraient les prix des hydrocarbures vendus par Moscou. « Au début de la guerre, le gaz russe par gazoduc représentait 40 % de tout le gaz importé [par l’UE]. Aujourd’hui, il n’en représente que 9 % », a souligné de son côté Ursula von der Leyen.
Le ministre du commerce et de l’industrie tchèque, Jozef Sikela, dont le pays assure la présidence tournante du Conseil de l’UE, a critiqué l’idée d’un plafonnement du prix du gaz russe. « Ce n’est pas une proposition constructive. C’est plus une autre forme de sanction contre la Russie qu’une véritable solution à la crise de l’énergie en Europe », a-t-il déclaré, appelant à un découplage rapide des prix de l’électricité et du gaz.