L’Australie a adopté jeudi son premier grand projet de loi sur le changement climatique depuis plus de dix ans, comprenant des objectifs en matière d’émissions et inscrivant pour la première fois dans sa législation l’objectif de zéro émission nette d’ici 2050.
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Cette loi, qui constitue une promesse électorale clé du nouveau gouvernement de centre gauche, vise à réduire de 43% les émissions de cette économie fortement carbonée par rapport aux niveaux de 2005.
Présenté par le gouvernement travailliste comme la fin d’une décennie d’inaction australienne en matière de climat, le texte a recueilli un large soutien parmi les syndicats et dans les milieux économiques.
L’Australie, l’un des principaux exportateurs mondiaux de charbon et de gaz naturel, a tardé à adopter des objectifs climatiques, bien qu’elle en subisse d’ores et déjà les effets, notamment des feux de brousse et des inondations de plus en plus violents.
Bien qu’elle propose des objectifs plus ambitieux que la réduction de 26 à 28% d’ici 2030 prévues par le précédent gouvernement, cette nouvelle loi a déçu les Verts, qui estiment qu’elle devrait notamment interdire les nouveaux projets de charbon et de gaz.
«43%, ce n’est pas assez», a déclaré à l’AFP David Pocock, vedette du rugby devenu sénateur.
«Mais c’est un début… Je pense qu’il est important que nous légiférions sur un objectif», a-t-il estimé.
M. Pocock compte parmi les candidats conscients des enjeux climatiques qui ont été portés au pouvoir lors des dernières élections sur la promesse d’une action plus rapide pour freiner le dérèglement climatique.
L’enjeu climatique a été au cœur de la défaite du précédent gouvernement conservateur de coalition lors des dernières élections.
Quelques 5,8 millions d’hectares de forêt sont partis en fumée dans les incendies de fin 2019 et début 2020, dégageant selon les chercheurs assez de fumée pour affecter de manière significative le trou d’ozone au-dessus de l’Antarctique.
Cependant, les combustibles fossiles — le charbon et le gaz en particulier — restent au cœur de l’économie australienne, faisant de l’action climatique un sujet politiquement délicat.
Au cours d’un débat tendu jeudi, certains sénateurs sont allés jusqu’à exprimer leur scepticisme quant à l’origine humaine du changement climatique.