Des militants écologistes ont demandé l’instauration de quotas face à la multiplication des escales de croisière et de méga-yachts en Corse, en manifestant, samedi 10 septembre, devant l’Assemblée de Corse à Ajaccio (Corse-du-Sud).
Plus d’une centaine de militants de la coordination Terra, composée d’associations de défense de l’environnement et de la santé, brandissant des pancartes « Non à la pollution », « Vivre sainement est un droit fondamental » ou « Non-assistance à planète en danger », ont fustigé les rotations croissantes de ces navires polluants autour de l’île.
Critiquant l’utilisation à des « fins récréatives » de « grandes quantités d’hydrocarbures, une énergie fossile qui contribue très largement au changement climatique », Muriel Segondy, porte-parole de l’association de défense de l’environnement Le Garde, a cité un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) du 17 juillet 2019, qui « confirme avec des niveaux de preuve forts, les effets sur la santé » des escales de croisière.
Une pétition contre les bateaux de croisière
La militante souligne aussi qu’à « Ajaccio, comme à Bastia, la justification économique des croisières avancée n’est pas démontrée » et que « dans tous les cas, elle ne contrebalance pas le coût des impacts sur la santé, sur l’environnement et le cadre de vie des habitants ».
« Alors que l’inflation nous guette et que nous sommes appelés à la plus grande sobriété énergétique, selon [le compte Twitter] Yacht CO₂ tracker, entre le 3 et le 9 septembre, 59 yachts de luxe ont croisé autour de la Corse, ils ont consommé plus d’un million de litres de carburant et produit un total de 2 667 tonnes de CO₂, dont 719 tonnes de CO₂ à proximité directe de l’île », a-t-elle avancé. La Corse affiche le chiffre record de 473 escales de bateaux de croisière cette année, dont 227 pour la seule ville d’Ajaccio.
Une pétition appelant à l’interdiction des bateaux de croisière à Ajaccio face à la pollution, comparable à des actions lancées à Marseille et sur le pourtour méditerranéen, a passé samedi le cap des 26 800 signataires dans une ville d’environ 71 000 habitants.
La grogne contre les bateaux de croisière monte sur toute la côte méditerranéenne française, comme ce fut déjà le cas en Espagne ou à Venise (Italie), qui a interdit ces grands paquebots dans son centre historique, classé à l’Unesco.