Depuis quelques jours, les contaminations de Covid-19 augmentent de nouveau en France, laissant présager une possible huitième vague épidémique. Les spécialistes se veulent néanmoins confiants.
“Ça frémit, mais ça frémit logiquement”. C’est de cette manière que le Docteur Alain Ducardonnet, consultant santé pour BFMTV, résume la reprise épidémique constatée en France depuis quelques jours. Ce jeudi, 33.263 nouveaux cas de Covid étaient comptabilisés contre 19.866 une semaine plus tôt, soit un bond de plus de 67%.
“La circulation du SARS-CoV-2 est repartie à la hausse après plusieurs semaines d’amélioration de la situation épidémique”, observe ainsi Santé Publique France dans son point hebdomadaire.
De quoi voir une possible huitième vague de l’épidémie de Covid-19 se profiler? Pour l’heure, difficile de le prévoir. “Le scénario le plus probable est celui d’un pic épidémique à la rentrée”, estimait à la mi-août Brigitte Autran, tout juste nommée présidente du Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires, le successeur du Conseil scientifique.
L’effet de la rentrée
Aujourd’hui les chiffres de contamination semblent aller en ce sens. Pour autant, les spécialistes se veulent plutôt confiants.
“Pour l’instant, pas d’inquiétude. Parce qu’il n’y a pas de nouveaux variants”, rappelle sur BFMTV Alain Ducardonnet, la quasi-totalité des contaminations en France étant liées au variant Omicron BA.5. Il estime néanmoins que “ça va remonter, c’est sûr, il y a l’hiver, la promiscuité, le travail, les écoles, ça va remonter.”
En effet, plusieurs facteurs semblent expliquer ce rebond. Une protection immunitaire qui baisse au fil du temps, d’abord. Mais surtout, le contexte de rentrée scolaire et profesionnelle, sans protocole sanitaire précis. Retour au présentiel pour tout le monde ou presque, port du masque plus obligatoire…tant d’éléments favorisant grandement la transmission du virus.
La hausse des contaminations est “principalement portée par les moins de 20 ans”, à commencer par les 0-9 ans (+111% la semaine du 5 au 11 septembre), relève Santé Publique France. Une situation que l’on connaît bien: à la même époque l’année dernière, le variant Delta avait causé une nouvelle vague épidémique à la faveur de la rentrée.
L’espoir des vaccins bivalents
Face à l’éventualité d’une nouvelle vague, la solution semble encore et toujours la vaccination. Alors que la campagne pour la 4e dose est ouverte aux personnes âgées ou à risque, seulement 30% environ des plus de 60 ans ont reçu cette deuxième dose de rappel. Après un engouement en juillet, les pharmaciens remarquent que les prises de rendez-vous diminuent.
“En ce moment on vaccine à peu près entre cinq et sept personnes par jour, alors qu’on en faisait une quinzaine avant l’été et au mois de juillet”, témoigne auprès de BFMTV Mikaël Bouaziz, pharmacien. “Ce sont surtout des quatrièmes doses, de personnes âgées”.
Jusqu’ici, les vaccins contre le Covid-19 se basaient sur la souche d’origine découverte à Wuhan, ce qui pourrait bientôt changer. Début septembre, l’Agence européenne du médicament a approuvé plusieurs nouvelles formules, des vaccins “bivalents” qui ciblent les sous-variants d’Omicron, en plus de la souche originale.
D’ici quelques semaines, ces vaccins bivalents devraient être disponibles en France. C’est déjà le cas aux États-Unis, où la campagne de vaccination permettra d’y voir plus clair sur l’efficacité réelle de cette nouvelle formule.
Mercredi, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a envoyé un message d’espoir, jugeant la fin de la pandémie “à portée de main” mais invitant à ne pas relâcher les efforts pour y parvenir.