« La circulation du SARS-CoV-2 est repartie à la hausse après plusieurs semaines d’amélioration de la situation épidémique », affirme Santé publique France, dans son point hebdomadaire jeudi 15 septembre. Un bon de plus de 67 % des nouveaux cas de Covid-19 enregistrés (de 33 263 à 19 866 une semaine plus tôt) a été constaté.
Le nombre de tests (852 500), quant à lui, a augmenté de 9 % la semaine du 5 au 11 septembre, selon la Drees, le service statistique des ministères sanitaires et sociaux. Une hausse particulièrement marquée chez les moins de 16 ans (+ 56 %).
« Le nombre de tests PCR n’est pas très élevé actuellement et ne permet pas de faire des analyses très fiables, mais la tendance semble confirmer à tout le moins un arrêt de la décrue épidémique et possiblement un rebond, prémisse d’une possible nouvelle vague pandémique », explique l’épidémiologiste Antoine Flahault. « Depuis deux jours, le taux de reproduction du virus est supérieur à 1, ce qui est le signal robuste d’une reprise épidémique » a relevé de son côté l’épidémiologiste Mircea Sofonea.
Contexte de rentrée
La conjonction de deux phénomènes pourrait expliquer cette reprise :
- D’abord, un certain déclin immunitaire dans une population qui a parfois été contaminée ou a reçu son dernier vaccin il y a de nombreux mois. Or, la protection contre l’infection s’érode avec le temps.
- Ensuite, le contexte de rentrée, scolaire et professionnelle, qui favorise davantage les brassages. La hausse des contaminations est « principalement portée par les moins de 20 ans », à commencer par les 0-9 ans (+ 111 % la semaine du 5 au 11 septembre), relève Santé publique France.
Ce n’est pas une situation inédite. A la même époque en 2021, à la faveur de la rentrée scolaire, le variant Delta, qui avait aussi causé une vague estivale, est revenu déclencher une vague automno-hivernale.
« Il semble bien que l’actuel sous-variant dominant d’Omicron, BA.5, qui a frappé l’Europe cet été, se propage à nouveau depuis la rentrée et progresse dans toutes les régions de France métropolitaine (sauf encore la Corse), et dans presque tous les pays d’Europe occidentale », a avancé Antoine Flahault.
Si une huitième vague devait se produire, il semble encore difficile de prévoir son ampleur. En effet, on ne sait pas précisément à quel point la population est actuellement immunisée. « On va rester dans un certain brouillard pendant au moins les deux prochaines semaines », prédit encore Mircea Sofonea.
En se fondant uniquement sur les dynamiques observées lors des deux précédentes vagues, « on ne devrait pas courir le risque d’une saturation hospitalière », selon lui. Mercredi, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a envoyé un message d’espoir, jugeant la fin de la pandémie « à portée de main » mais invitant à ne pas relâcher les efforts pour y parvenir.
Seulement 30 % des plus de 60 ans ont reçu la deuxième dose de rappel
En attendant, à défaut de remarquables progrès pour améliorer la ventilation des lieux clos, la France pourrait encore essayer d’accroître la couverture vaccinale face à une nouvelle vague. Malgré les préconisations des autorités sanitaires, seulement environ 30 % des plus de 60 ans ont reçu une deuxième dose de rappel.
D’ici quelques semaines, les vaccins bivalents (ciblant à la fois la souche originale du virus et le variant Omicron) seront par ailleurs disponibles en France. Mais les personnes les plus à risque sont invitées à ne pas attendre pour recevoir leur quatrième dose. En début de semaine prochaine, la Haute Autorité de santé (HAS) va préciser l’articulation de ces nouveaux vaccins dans la stratégie vaccinale française.