Les données récupérées par le télescope doivent venir compléter celles des instruments déjà braqués sur la planète rouge afin de mieux la comprendre.
La Nasa (agence spatiale américaine) a partagé lundi les premiers clichés de Mars réalisés par le télescope spatial James Webb. “Rovers, orbiteurs, télescopes – et maintenant un nouvel œil puissant surveillant la planète rouge”, écrit l’organisation américaine. Parmi ses multiples missions, le télescope doit en effet permettre de compléter le travail des autres outils surveillant Mars ou s’y étant posés.
De là où il se trouve, à 1,5 million de kilomètres de la Terre, “Webb peut étudier des événements à court terme comme les tempêtes de poussière, les conditions météorologiques, ainsi que les changements saisonniers”, ayant lieu sur Mars, explique la Nasa.
Si ces images sont moins impressionnantes que les précédentes, et semblent même floues, de mauvaise qualité par rapport à ce que le télescope s’est montré capable de produire, c’est parce que Mars “est l’un des objets les plus brillants du ciel nocturne en termes de lumière visible (que les yeux humains peuvent voir) et de lumière infrarouge”, explique la Nasa.
Or, le télescope a à l’inverse été pensé pour pouvoir détecter des lumières “extrêmement faibles des galaxies les plus éloignées de l’univers”. Face à Mars, l’exposition est d’une certaine façon trop forte pour lui, même si des réglages ont été faits pour l’occasion.
Que voit-on sur ces images?
Les images capturées par James Webb montrent une région de l’hémisphère oriental de cette planète, avec deux longueurs d’ondes infrarouges différentes. Dans celle à gauche, sur le tweet partagé par la Nasa, la lumière du soleil se réfléchissant sur le sol martien permet de distinguer plusieurs points connus de la planète: les anneaux du cratère Huygens, la roche volcanique sombre de Syrtis Major et le bassin Hellas.
Sur le deuxième cliché, à droite, on peut observer “la lumière émise par la planète lorsqu’elle perd de la chaleur”, explique la Nasa.
Grâce à ces données, les chercheurs ont également dévoilé le premier “spectre proche infrarouge” de la planète qui “montre les variations subtiles de luminosité entre des centaines de longueurs d’onde différentes représentatives de la planète dans son ensemble”. Ces données seront analysées “pour recueillir des informations supplémentaires sur la surface et l’atmosphère de la planète.”
Pour l’instant, ces informations montrent “les signatures de l’eau, du dioxyde de carbone et du monoxyde de carbone dans l’atmosphère de Mars”, écrit la Nasa sur Twitter. “Les données nous donnent également des informations sur la poussière, les nuages, les roches et plus encore de la planète.”
L’agence spatiale américaine souligne toutefois que les données spectrales observées n’ont pour l’instant pas été soumises à des pairs, et doivent être détaillées et confirmées dans un article scientifique à venir.