Yohan Aiech est le père du petit Nathan, mort en février après avoir mangé une pizza de la marque Buitoni. Aujourd’hui, il demande des comptes à Nestlé.
Nathan aurait eu 9 ans ce lundi, mais il est mort en février dernier. Il fait partie des 55 personnes contaminées par la bactérie escherichia coli dans les pizzas Fresh Up de la marque Buitoni.
Face à ce deuil impossible, son père Yohan Aiech tente de reprendre le cours d’une vie brisée par le chagrin.
“Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de Nathan. Je me suis retrouvé à sortir du travail, à aller poser une fleur sur sa tombe”, raconte-t-il avec émotion au micro de BFMTV.
Aujourd’hui, le père demande des comptes à Nestlé, groupe propriétaire de la marque Buitoni.
“Je raconte [à Nathan] que je fais tout pour que Nestlé se retrouve face à moi et qu’ils m’expliquent pourquoi”, poursuit-il.
“On ne nous écoute pas”
Car si la production des pizzas a été arrêtée dans l’usine de Caudry dans le Nord, Yohan Aiech explique vouloir “des coupables mais aussi des explications”. Le groupe a d’ailleurs annoncé vouloir rouvrir les lignes de productions en novembre prochain, avec le feu vert des autorités sanitaires. Le père déplore surtout l’absence de réponse de la part des pouvoirs publics.
“On n’est pas considérés par la justice, on n’est pas considérés par la classe politique. On ne nous écoute pas. Seul l’argent arrive à faire bouger les choses”, déplore le père endeuillé.
Avec son avocat qui représente 48 familles de victimes, Me Pierre Debuisson, le père de Nathan vient d’engager une procédure pour faute lourde. Ils réclament au groupe suisse 250 millions d’euros de dommages et intérêts.
“Ses fautes inadmissibles”
“Ce sont des dommages et intérêts qui sont à la hauteur du drame humain sans précédent. Nestlé n’a toujours pas pris la conscience de ses fautes inadmissibles”, explique l’avocat au micro de BFMTV.
Il espère que cette somme évitera de nouveaux drames. “Nestlé est un groupe qui génère 80 milliards de chiffres d’affaires par an, c’est un préjudice qui nous paraît tout à fait proportionné et qui incitera peut-être le groupe à ne plus commettre de telles fautes”.
Le parquet de Paris a ouvert en mai dernier, une information judiciaire pour homicide involontaire, blessures involontaires mise sur le marché d’un produit dangereux pour la santé et mise en danger d’autrui.