L’obésité est une maladie complexe, souvent résumée à l’IMC. Des scientifiques dévoilent sa multiplicité en distinguant deux sous-types d’obésité, caractérisés ni par les gènes ni par l’alimentation.
L’obésité est habituellement diagnostiquée sur la base du calcul de l’IMCIMC : s’il est supérieur ou égal à 30, le patient est en obésité. Cet outil imparfait ne retranscrit pas les différences physiologiques entre les patients ni leur état de santé. L’obésité est une maladie complexe à plusieurs visages ; au moins deux, selon une étude récente parue dans Nature Metabolism. « Nous avons observé pour la première fois qu’il y a au moins deux sous-types métaboliques d’obésité, chacun avec ses propres caractéristiques physiologiques et moléculaires qui influencent la santé », explique Andrew Pospisilik, chercheur en épigénétique à l’institut Van Adel aux États-Unis.
Deux sous-types d’obésité découverts
Le premier sous-type d’obésité découvert par les scientifiques est caractérisé par la présence importante de masse graisseuse dans le corps. Le second est caractérisé à la fois par un surplus de massemasse graisseuse et de masse sèche — des muscles –, mais aussi par des marqueurs de l’inflammation très hauts, favorisant l’apparition de maladies et de cancers chez les patients concernés. Les expériences menées sur les souris montrent que cette inflammation n’est pas due aux gènesgènes ni à l’environnement mais à l’épigénétique, l’ADN qui entoure les gènes et qui les régule par différents mécanismes qui, dans ce cas précis, se déclenchent au hasard.
“Ces résultats proposent une vision nuancée de cette maladie et l’opportunité de la diagnostiquer de façon plus précise”
« Nos résultats de laboratoire sont la copie carbonecarbone des résultats obtenus chez les humains. Nous avons encore observé deux types distincts d’obésité, dont un qui semble épigénétiquement “déclenchable” marqué par plus de masse sèche et de masse grasse, des signaux inflammatoires et des taux d’insulineinsuline hauts et une signature épigénétique forte », précise Andrew Pospisilik.
Selon les scientifiques, les gènes et l’environnement ne comptent que pour 30 à 50 % de ce que l’on est. Le reste est dicté par autre chose, l’épigénétique vraisemblablement. « L’épigénétique peut agir comme un interrupteur qui “allume” ou “éteint” les gènes, ce qui peut favoriser la santé ou, lorsque les choses tournent mal, la maladie », conclut Andrew Pospisilik. Plus d’un milliard de personnes sont en obésité dans le monde. Ces résultats proposent une vision nuancée de cette maladie et l’opportunité de la diagnostiquer de façon plus précise.