Déjà menacé par la mer, le château Dubuc, cité comme bâtiment patrimonial en Gaspésie, a été ravagé par l’ouragan Fiona, samedi.
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En après-midi, des dizaines de curieux venus constater l’ampleur des dégâts étaient présents sur place.
Construit en 1916 par Julien-Édouard-Alfred Dubuc, homme d’affaires reconnu, le château Dubuc représentait une bonne partie de l’histoire industrielle de la municipalité.
Dans les dernières années, la municipalité s’est battue pour sauver le bâtiment patrimonial de la destruction.
L’ex-mairesse de Chandler, Louisette Langlois, a lancé un cri du cœur en mai dernier dans l’espoir de sauver le château qui menaçait d’être emporté par la mer.
NELSON SERGERIE/AGENCE QMI
Ce long combat pour restaurer le bâtiment a commencé lors des grandes marées de 2016 et 2017, quand le mur de protection du château a été endommagé, le rendant plus vulnérable face aux intempéries. Plus tard, en février 2021, le mur a finalement cédé, laissant le château à découvert. Ce n’était alors qu’une question de temps avant que le bâtiment soit détruit.
«C’est un symbole de l’inertie gouvernementale. Le gouvernement sortant de la CAQ a injecté 22 millions $ pour sauver la Villa James [de Percé, le bâtiment désigné Espace bleu pour la Gaspésie], mais ici, on a ri du monde en offrant 40 000 $ pour sauver cette villa qui était de grande importance. C’est dommage», a déclaré Jean-Marie Fallu, président de Patrimoine Gaspésie.
NELSON SERGERIE/AGENCE QMI
Pour plusieurs, la destruction du château Dubuc représente l’écroulement d’une partie de l’histoire de Chandler.
«C’est la perte d’un bien patrimonial important. C’était le dernier vestige physique de la grande épopée industrielle [de la ville]», a déploré M. Fallu.
Maurice Rehel s’est occupé de l’entretien du château pendant une vingtaine d’années. Aujourd’hui, il peine à réaliser la destruction de celui-ci. «Il y a 10 ans passés, on aurait pu sauver [le château], mais avec les gouvernements, c’est trop lourd», a-t-il admis.
«C’est une partie de l’histoire de Chandler qui est partie», a ajouté M. Rehel.
NELSON SERGERIE/AGENCE QMI
De son côté, la Ville déplore la disparition du bâtiment patrimonial, tout en soulignant les efforts faits pour le conserver.
«On a fait un dernier effort en acceptant de prendre en charge le château Dubuc, conditionnel à une subvention du gouvernement. Le ministère de la Culture s’en tenait encore à 40 000 $, ce qui ne payait même pas les frais d’architectes pour la relocalisation. C’est rire de nous autres», a déclaré le maire de Chandler, Gilles Daraîche, faisant écho aux propos de M. Fallu.
– Avec la collaboration de Nelson Sergerie