De quoi se compose le liquide libéré par la femme lors de l’éjaculation? Les femmes qui éjaculent ont-elles plus de plaisir que les autres? Pour démêler le vrai du faux et y voir plus clair, on répond à cinq questions sur l’éjaculation au féminin.
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C’est quoi, au juste, l’éjaculation féminine?
L’éjaculation féminine, communément appelée squirting en anglais, désigne la libération par la femme d’un liquide lors d’une relation sexuelle.
Le phénomène de la femme fontaine se produit lors de «contractions musculaires très fortes qui expulsent le liquide de la vessie», explique Léa Séguin, qui collabore au Club Sexu. Il s’agit d’une réaction physique complètement normale.
L’éjaculation féminine n’a rien à voir avec une quelconque forme d’incontinence, insiste la sexologue. C’est même tout le contraire, précise-t-elle. «En général, les personnes qui squirtent auraient un plancher pelvien beaucoup plus fort [au contraire des personnes qui sont incontinentes].»
De quoi le liquide se compose-t-il?
Comme l’ont confirmé deux études datant de 2014 et 2022, le liquide libéré lors de l’éjaculation se compose bel et bien d’urine en provenance de la vessie.
Ce liquide peut aussi contenir de l’éjaculat, un liquide comparable au sperme masculin, mais sans les spermatozoïdes, évidemment.
Et mettons une chose au clair: la quantité de liquide éjecté varie grandement, contrairement à l’image de la «femme fontaine» mise de l’avant par la pornographie. Il n’est effectivement pas toujours question de «fontaine».
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Est-ce que la stimulation du point G permet d’éjaculer?
Il faut savoir que toutes les femmes ont la capacité d’éjaculer, même si ce n’est pas un objectif à atteindre à tout prix, dit la sexologue Léa Séguin.
La plupart du temps, c’est la stimulation du point G qui permet d’arriver à l’éjaculation. Le point G, c’est une zone érogène à l’intérieur du vagin qui comprend une partie du clitoris, l’urètre, une partie de la vessie et les glandes de Skène (qui sont responsables de la sécrétion du liquide au moment de l’orgasme).
Une stimulation externe du clitoris peut également provoquer une éjaculation chez certaines personnes.
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L’éjaculation est-elle nécessairement synonyme de plaisir?
Le niveau de plaisir n’a rien à voir avec le fait d’éjaculer ou non, assure Léa Séguin, ajoutant que «le plaisir est très subjectif».
«Je ne dirais pas que c’est meilleur, que c’est la chose à atteindre pendant une relation sexuelle, c’est juste une expérience», souligne-t-elle.
«Une fois que tu sais que c’est de l’urine, ça peut avoir un impact négatif sur ta perception du squirting», ajoute la sexologue. Elle précise néanmoins qu’il n’y a pas de honte à avoir à éjaculer au moment d’atteindre l’orgasme.
Pourquoi l’éjaculation féminine suscite-t-elle du malaise?
«Il y a beaucoup de tabous par rapport aux sécrétions du corps féminin», reconnaît Léa Séguin. Elle fait non seulement référence au liquide libéré au moment d’éjaculer, mais aussi aux sécrétions menstruelles et même au lait maternel qui peuvent être perçus comme «dégueulasses».
Comment l’expliquer? «Les représentations du corps féminin dans un contexte sexuel, c’est très propre, très esthétique, très sanitaire», affirme la sexologue.
À cause de la pornographie notamment, l’éjaculation peut également être perçue comme un acte sexuel déviant par certaines personnes, remarque-t-elle.
Le manque de recherches sur le plaisir féminin peut quant à lui contribuer à renforcer de fausses croyances et des préjugés, en plus de maintenir un certain malaise autour de la sexualité des femmes.
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