Le virus Khosta-2, appartenant à la même famille que le SARS-CoV-2, a été isolé en 2020 près de Sotchi en Russie. Aujourd’hui, nous en savons plus sur ses caractéristiques, comme sa capacité à utiliser le récepteur ACE-2 et à résister aux anticorps anti-SARS-CoV-2.
Les chauves-sourischauves-souris sont le réservoir naturel de bons nombres de virus. La surveillance et l’étude de ces derniers par les scientifiques permettent de mieux les connaître et d’anticiper un potentiel événement zoonotique. En 2020, deux virus du sous-genre Sarbecovius, le même que le SARS-CoV-2SARS-CoV-2, ont été isolés dans des rhinolophes en Russie, près du parc national de Sotchi. Khosta-1 et Khosta-2 appartiennent au cladeclade 3 qui regroupe uniquement des virus animaux, tandis que les SARS-CoV 1 et 2 sont inclus dans le clade 1. Il n’y a aucune infection humaine causée par les virus Khosta connue à ce jour. Les Sabercovirus utilisent la protéineprotéine ACE-2 pour infecter les cellules, cette capacité a donc été testée pour Khosta-1 et Khosta-2 dans une étude parue récemment dans Plos Pathogens.
Khosta-2, une menace pour les humains ?
Pour savoir si Khosta-1 et 2 utilisent le récepteur ACE-2, les scientifiques ont travaillé uniquement avec le fragment viral qui interagit avec ledit récepteur, le RBD, greffé sur des pseudovirus. In vitro, Khosta-1 ne parvient pas à infecter les cellules en culture exprimant le récepteur ACE-2 humain, en revanche, Khosta-2 le fait et dans les mêmes proportions que RaTG13, un virus de chauve-souris du clade 1 similaire au SARS-CoV-2. Des expériences supplémentaires indiquent que la protéine S de Khosta-2 est aussi capable d’interagir avec ACE-2.
Les scientifiques ont ensuite testé la capacité des anticorps présents dans le sérum des personnes vaccinées contre la Covid-19Covid-19 à neutraliser un pseudovirus portant la protéine S de Khosta-2. Les résultats montrent que la protéine S de Khosta-2 est résistante aux sérums des vaccinés. Rien d’étonnant puisque les protéines S de Khosta-2 et du SARSCoV-2 ne sont identiques qu’à 60 % ; ce n’est pas suffisant pour que les anticorps anti-SARS-CoV-2 reconnaissent le Khosta-2 et génèrent une protection contre ce dernier. Au vue des données disponibles aujourd’hui, il n’y a pas lieu de s’inquiéter d’un nouvel événement zoonotique causé par Khosta-2.