Comme c’est le cas pour les tsunamis, l’eau a commencé par se retirer. La baie de Tampa, sur la côte ouest de la Floride, était quasiment vide, mercredi 28 septembre dans la matinée, alors qu’au large, l’ouragan Ian, qui prenait de la puissance dans le golfe du Mexique après avoir ravagé Cuba, attirait les eaux à lui.
Puis le cyclone, de catégorie 4, s’est approché, avec des vents juste en dessous des 250 km/h, une vitesse au-delà de laquelle il se serait vu attribuer une force 5, exceptionnelle. Il a touché terre peu après 15 heures, avec ses vents insensés, et il a ramené avec lui la mer, provoquant une inexorable montée des eaux, qui a pu atteindre par endroits 3,7 mètres.
Routes recouvertes, voitures flottant au gré des eaux et maisons quasi englouties, c’était un déluge destructeur. Un requin a même été filmé nageant dans les rues de Fort Myers.
Les autorités n’ont cessé de le rappeler, la montée des eaux représente le danger majeur des ouragans, plus encore que la force du vent et les précipitations, qui pourraient atteindre 60 centimètres par endroits. Dans les régions affectées, les autorités mettaient en garde les habitants restés sur place, les invitant à se réfugier dans les étages les plus élevés de leur domicile et à rester sur place lorsque passe l’œil du cyclone, offrant une accalmie trompeuse car provisoire.
« Un ouragan dont on se souviendra toujours »
Plus de 2,5 millions d’habitants ont fait l’objet d’un ordre d’évacuation obligatoire. Ces ordres n’ont en fait rien d’obligatoire – tout le monde peut rester chez soi – mais ils signifient que les secours ne se déplaceront pas avant la fin de la tempête. C’est ce que rappelait un message des autorités de la région de Fort Myers : « Les secours commencent les sauvetages après le passage de la tempête. Cela pourrait durer toute la nuit. »
Les services météorologiques ont également lancé des alertes aux tornades – celles-ci peuvent en effet accompagner les ouragans. L’une d’entre elles a d’ailleurs détruit des avions de tourisme sur un aéroport au nord de Miami.
« Ne sortez pas pendant cet ouragan. Ce sera vraiment un gros. Un des ouragans dont on se souviendra pour toujours », a mis en garde mercredi le gouverneur républicain de Floride, Ron DeSantis, qui estime qu’il s’agira d’un des cinq cyclones les plus puissants ayant frappé l’Etat. Les derniers cyclones importants en Floride furent Michael (force 5, 2018), Irma (force 4, 2017), précédés de cinq autres en 2004-2005, un en 1995 et surtout Andrew (force 5), très destructeurs en 1992. M. DeSantis a déclaré qu’il demanderait au président Joe Biden une déclaration de catastrophe naturelle pour toute la Floride, permettant ainsi de débloquer des aides fédérales.
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