Elon Musk a annoncé ce mardi revenir sur sa décision et finalement racheter Twitter au prix initial. Mais avant que l’affaire ne soit conclue, quelques points techniques doivent encore être réglés.
Enième coup d’éclat d’Elon Musk. Alors qu’il avait renoncé à racheter Twitter, c’est par courrier qu’il a annoncé avoir changé d’avis ce mardi. Le cours de Twitter, est remonté à la suite de l’annonce, un signe que la transaction pourrait bien aller à son terme. Ce rachat annoncé, plusieurs paramètres sont encore à régler et des questions techniques restent en suspens.
• Le procès entre Musk et Twitter aura-t-il lieu?
Le bras de fer initial entre Twitter et Elon Musk devait se jouer au cours d’un procès prévu le 17 octobre. Pour renoncer à son acquisition du réseau social, Elon Musk avancait l’argument du nombre de faux comptes, estimé selon lui à 20%, quand Twitter se basait sur le nombre d’utilisateurs actifs “monétisables” – et indique 5% de faux comptes sur cette base.
Eric Talley, professeur de droit à l’Université de Columbia, a déclaré à The Verge, que “le procès ne va pas s’arrêter net, il va se poursuivre (…) nous verrons si la juge autorise un gel de la procédure. Les dépositions se poursuivront jusqu’à ce qu’un accord soit conclu”. En clair, le procès aura lieu sauf si un accord entre Twitter et Musk est conclu, d’ici le 17 octobre. Les avocats des deux parties cherchent un accord pour l’éviter. Le Wall Street Journal rapporte que le juge a demandé à Musk et à Twitter de présenter un plan qui mettrait un terme au procès.
• Quelles conditions posées par Elon Musk?
Comme le souligne Techcrunch, ce rachat ne peut voit le jour qu’à une condition posée par Elon Musk: que les tribunaux “suspendent immédiatement l’action en justice de Twitter contre Musk et annulent le procès et toutes les autres procédures”, a-t-il indiqué dans sa lettre. En d’autres termes, il est prêt à aller au bout de son action, à condition que le procès ne se poursuive pas. Le patron de Tesla accepte de payer au prix de l’accord initial conclu en avril dernier: 44 milliards de dollars. De son côté, Twitter a refusé de commenter les prochaines étapes de son procès pour forcer Elon Musk à respecter sa part de l’accord, relève Politico.
• Comment ressort Twitter de cette affaire?
Lors de l’annonce, l’action de Twitter a été suspendue, avant de grimper à 22% à la clôture des marchés. Cependant, Twitter n’a pas accepté d’emblée l’offre. Il y a de la méfiance des deux côtés et Twitter agit avec prudence.
Twitter est une entreprise qui n’a jamais gagné d’argent et dont les recettes ont reculé au deuxième trimestre, avec une perte nette de 270 millions de dollars. Avec le ralentissement du marché publicitaire, le réseau social est en perte de vitesse même s’il compte 237 millions d’utilisateurs.
• Qui va financer l’opération?
Elon Musk financera une grande partie du rachat en vendant sa participation dans Tesla. Des grandes banques, comme Morgan Stanley ou Bank of America, se sont engagées à financer à hauteur de 12,5 milliards de dollars l’opération. Mais le volte-face d’Elon Musk ne pouvait pas tomber plus mal pour les banques qui pourraient subir des pertes importantes, pointe Reuters. La hausse des taux d’intérêts liés au contexte géopolitique actuel effraie les banques qui sont plus frileuses pour investir dans des actions risquées.
• Elon Musk va-t-il transformer Twitter?
Dès sa première proposition de rachat, Elon Musk a clairement indiqué qu’il voulait moins de modération, il souhaite même réactiver le compte de Donald Trump qui a été interdit pour incitation à la violence lors de l’insurrection du 6 janvier 2021 à Washington. Ainsi, l’ancien président pourrait retrouver sa passion pour le tweet juste avant les élections de mi-mandat de 2022 et les élections générales de 2024. Mais Trump a déclaré qu’il ne rejoindrait probablement pas Twitter depuis qu’il a lancé son propre réseau Truth Social.
Au-delà de la question de la modération, Elon Musk veut avant tout transformer Twitter en “une application à tout faire”, sans pour autant détailler une stratégie économique concrète.