Selon votre humeur, vous y verrez peut-être tantôt une tête de mort, tantôt un joyeux smiley. Mais, quelle qu’en soit votre interprétation, rappelez-vous que la nature ne fait jamais rien au hasard. Et que ce drôle de masque que porte cette chenille a bel et bien une fonction. Vous devinez laquelle ?
En France, il parait qu’il est de bon ton de parler de frimousse pour désigner l’un de ces visages jaune et souriant. Vous voyez bien. Un smiley — de ceux qui sont arrivés avant les emojis ! Mais nous ne sommes pas là pour défendre notre langue. Plutôt pour découvrir un drôle d’insecte de plus. Un insecte de la famille des Lasiocampidae. En France, on en trouve une petite trentaine d’espèces. Alors que les chercheurs en ont décrit environ 2.000 différentes dans le monde.
Les Lasiocampidae sont… des papillons. Plutôt grands. Avec un corps trapu et velu. Des ailes larges. De couleur généralement brune à jaunâtre. Leur chenille est elle aussi plutôt grande. Et souvent poilue. C’est d’ailleurs plus particulièrement de l’une d’elles dont il va être question ici. L’une de celles — une Lappet moth, comme disent les anglophones — qui vivent dans la forêt tropicale de l’île de Bornéo (Malaisie).
Dissuader les prédateurs
Pour faire le lien avec la frimousse du début, d’une étonnante chenille dont la tête nous apparait… comme un smiley — ou une tête de mort, c’est selon l’humeur. Une manière de nous exprimer son amitié ? N’en soyez pas si certains. D’après les chercheurs, l’idée serait plutôt, pour la petite bête, d’effrayer ainsi de potentiels prédateurs — penchez donc finalement plus pour l’option tête de mort. Et il est vrai que le tableau d’ensemble, complété de sortes de « cornes » noires et jaunes agrémentées de touffes de poils noirs et de pointes blanches, n’est pas tout à fait avenant.
Mais ce n’est pas le seul moyen de défense dont dispose cette chenille. Pour dissuader les oiseaux et les autres prédateurs qui tenteraient de s’en prendre à elle, elle dispose également de longs poils urticants. Qui s’y frotte…