Vendredi dernier, à la National Gallery de Londres, deux jeunes filles ont lancé de la soupe de tomates sur le tableau intitulé Les tournesols, de Van Gogh, afin de dénoncer l’extraction de combustibles fossiles.
Ces deux jeunes filles sont des militantes du mouvement Just Stop Oil, reconnu pour ce genre d’interventions-chocs. Depuis le début d’octobre, des membres de ce groupe ont aussi bloqué des routes à Londres pour se faire entendre.
L’incident à la National Gallery a été capté sur vidéo. On entend l’une des deux militantes dire : « Qu’est-ce qui vaut plus, l’art ou la vie ? » « Est-ce que vous vous préoccupez plus de protéger un tableau que de protéger notre planète et ses habitants ? »
Cela m’a fait réfléchir : si des jeunes sont prêts à faire face à la Justice pour se faire entendre, c’est peut-être parce qu’on ne les écoute pas assez.
Pour qu’on leur porte attention
Alors que les effets des changements climatiques se font de plus en plus ressentir, je comprends l’urgence et l’angoisse qui envahit beaucoup de jeunes humains. Je vis moi aussi ce désarroi.
Ceci dit, je ne cautionnerai jamais un acte de vandalisme, même si celui-ci est motivé par une cause que je trouve légitime.
En jetant de la soupe sur le tableau de Van Gogh, en commettant ce geste illégal, les jeunes militantes ont réussi à attirer l’attention sur leur cause. Mais comment se fait-il qu’elles se soient rendues jusque-là ?
Si ces deux militantes se sentaient écoutées par leur gouvernement, auraient-elles posé ce geste ? Et si les États du monde faisaient présentement tout en leur pouvoir pour protéger l’environnement, s’en seraient-elles prises à cette œuvre ?
Le jour où un vrai virage environnemental s’organisera à l’échelle planétaire, je suis certaine que les jeunes militantes et militants environnementaux laisseront l’art tranquille.
Ils seront trop occupés à bâtir leur vie sur une planète en santé.