De nouvelles estimations revoient à la hausse l’évolution du réchauffement climatique dans l’HexagoneFrance. La France se réchauffe non seulement plus vite que ce que l’on pensait, mais aussi plus fortement que la moyenne planétaire.
Une nouvelle étude parue dans le journal Earth System Dynamics souligne le fait que les méthodes d’évaluation du changement climatique en France doivent être revues pour être plus proches de la réalité. Comme l’explique Aurélien Ribes, climatologueclimatologue au CNRM (Centre national de recherches météorologiques), « jusqu’au cinquième rapport du Giec (2014), le réchauffement planétaire attendu était estimé à partir de simulations uniquement. Dans le sixième rapport (2021), le calcul combine les simulations et les observations ». Cependant, cette méthode n’était utilisée que pour la moyenne planétaire, et non pas pour la France. Un manque important car les observations permettent de réaliser que la France se réchauffe encore plus vite que prévu : jusqu’à 50 % plus rapidement que ce que l’on pensait ! La hausse des températures en France est aussi plus élevée que la moyenne mondiale : +1,2 °C dans le monde par rapport aux niveaux préindustriels, alors que celle-ci atteint +1,7 °C en France (avec une marge comprise entre +1,4 °C et 1,9 °C). « La France se réchauffe davantage (environ 20 % plus vite) que la moyenne planétaire », précise Aurélien Ribes.
3 à 6 °C de plus en France d’ici la fin du siècle !
Le rythme de réchauffement est alarmant dans notre pays : +0,36 °C en moyenne tous les 10 ans. « La prise en compte de ces observations conduit à revoir à la hausse le réchauffement attendu en France », précise le climatologue. À cette vitessevitesse, d’ici 2100, la France subira une hausse de +3,8 °C (entre 4,5 et 6,8 °C) comparé aux niveaux préindustriels. Il s’agit ici d’un scénario avec des émissionsémissions modérées de gaz à effet de serre. D’autres font état d’une hausse encore plus élevée en cas de fortes émissions, jusqu’à +6,7 °C en France d’ici la fin du siècle.