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En Suède, la politique climatique dans la tourmente


La nouvelle ministre suédoise du climat et de l’environnement, Romina Pourmokhtari (au centre), lors d’une photo du nouveau gouvernement devant le Parlement, à Stockholm, le 18 octobre 2022.

C’est tout un symbole : pour la première fois depuis 1987, la Suède se retrouve sans ministère de l’environnement à proprement parler. Jusque-là présidente du Mouvement des jeunes libéraux (LUF), Romina Pourmokhtari, 26 ans, la benjamine du gouvernement présenté mardi 18 octobre par le conservateur Ulf Kristersson, a certes été nommée ministre du climat et de l’environnement, mais elle se retrouve sous la tutelle du ministère de l’énergie et de l’industrie, dirigé par la leader des chrétiens-démocrates, Ebba Busch.

A peine annoncée, la décision a fait l’objet de critiques massives dans le royaume scandinave. Le climat et la biodiversité ont été peu discutés lors de la campagne pour les élections législatives du 11 septembre, remportées par la droite libérale conservatrice et l’extrême droite. Le porte-parole des Verts, Per Bolund, a dénoncé « une décision historique qui va avoir des conséquences dévastatrices pour les questions climatiques » et qui montre, selon lui, « la faible valeur que ce gouvernement accorde à l’environnement et au climat ».

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Dans l’accord de coalition présenté le 14 septembre par les quatre partis formant la nouvelle majorité, le climat ne fait l’objet que d’une page sur soixante-deux. Et encore, « il est réduit à la question de l’énergie, qui elle-même est réduite à celle du nucléaire », regrette Karin Bäckstrand, professeur de sciences politiques à l’université de Stockholm et ancienne membre du Conseil de politique climatique.

Nouveaux réacteurs nucléaires

« La Suède va honorer l’accord de Paris », a assuré Ebba Busch, désormais ministre de l’énergie et de l’industrie, lors de la présentation du programme de la coalition. Mais « nous allons le faire sans détruire les entreprises suédoises et l’économie des familles », s’est empressé d’ajouter la patronne des chrétiens-démocrates. Pour le gouvernement, cela passe par la construction, au plus vite, de nouveaux réacteurs nucléaires.

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Rien, dans l’accord, ne dit comment la Suède compte réduire ses émissions de dioxyde de carbone, si ce n’est un paragraphe qui mentionne de vagues projets lointains de capture et de stockage du CO2. L’accord ne mentionne pas plus la biodiversité, alors qu’un rapport de l’association et de l’agence de protection de l’environnement, en mai 2021, constatait que le pays n’avait atteint aucun des vingt objectifs qu’il s’était fixé dans ce domaine pour 2020.

Scientifiques et responsables des ONG attendaient donc avec impatience la déclaration de politique générale du premier ministre, Ulf Kristersson, mardi 18 octobre. Surprise : devant les députés, le chef du gouvernement a affirmé qu’après la crise pétrolière survenue dans les années 1970, la Suède est « devenue une des premières nations industrielles au monde, presque entièrement sans énergies fossiles ».

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Written by Stephanie

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