Pour l’heure, les travaux n’ont pas encore révélé combien de virus avaient été identifiés, ni combien d’entre eux sont inconnus de la science.
L’ennemi venu de l’intérieur. Selon une récente étude réalisée par le Dr Stéphane Aris-Brosou et ses collègues de l’université d’Ottawa au Canada, dont les conclusions sont exposées dans les colonnes du Guardian, la prochaine pandémie qui touchera l’humanité pourrait venir de la fonte des glaces, qui pourrait libérer des virus et des bactéries enfermées jusque-là dans les glaciers et le pergélisol. Ceux-ci pourraient s’attaquer à la faune locale.
Quel impact sur l’homme?
Pour en arriver à cette conclusion, les chercheurs ont prélevé des échantillons de sol et de sédiments du lac Hazen, le plus grand lac d’eau douce de l’Extrême-Arctique au monde, à proximité de l’endroit où de petites, moyennes et grandes quantités d’eau de fonte des glaciers locaux se sont écoulées.
Après ces prélèvements, les scientifiques ont séquencé l’ARN et l’ADN de ces échantillons, afin de les comparer à ceux de virus connus grâce à un algorithme mis en place par leurs soins. Selon eux, le risque de propagation de ces virus vers de nouveaux hôtes est bien plus élevé aux endroits où de grandes quantités d’eau s’écoule. Un phénomène qui, avec l’augmentation des températures, aura tendance à s’amplifier.
“La seule chose dont nous pouvons être sûrs est qu’à mesure que les températures augmentent, le risque de fonte dans cet environnement particulier augmente. Cela conduira-t-il à des pandémies? Nous ne savons absolument pas”, explique le Dr Aris-Brosou dans les colonnes du média britannique.
Ce dernier assure en outre que les travaux n’ont pour l’heure pas révélé combien de virus avaient été identifiés, et surtout combien parmi eux sont inconnus de la science. Cela devrait toutefois être fait dans les mois à venir, au terme de nouveaux travaux qui devraient définir si ceux-ci sont capables ou non de déclencher une infection à l’échelle humaine.
Ce n’est pas la première fois que les scientifiques s’intéressent à ces virus parfois appelés “virus zombies”. En 2015, un “super virus” vieux de 30.000 ans avait été trouvé en Sibérie, dans le permafrost, ces sols gelés en permanence de la province russe. Il est depuis observé dans des laboratoires.