“Mon enfant, quand il utilise sa carte bleue, j’ai une alerte, je verrai si c’est sur Youporn ou sur McDo”, explique la secrétaire d’Etat à l’Enfance Charlotte Caubel.
Le recours à une carte bleue pour regarder du porno en ligne pourrait agir comme un “filtre” permettant de garantir l’interdiction d’accès aux mineurs à la pornographie, a promu la secrétaire d’Etat à l’Enfance Charlotte Caubel devant l’Assemblée nationale, mardi.
“On va faire bouger les choses assez sérieusement”, a assuré Charlotte Caubel devant la Délégation aux Droits de l’Enfant.
Elle a notamment évoqué l’utilisation d’une carte bleue comme “filtre”, “pour zéro ou un euro” afin de permettre l’accès aux sites pornographiques.
Ce “serait déjà un filtre. On nous oppose que ce ne serait pas un filtre parfait, mais déjà si on peut protéger 30 ou 40% (des mineurs), soyons pragmatiques. Mon enfant, quand il utilise sa carte bleue, j’ai une alerte, je verrai si c’est sur Youporn ou sur McDo”, a avancé Mme Caubel.
“Nous sommes le quatrième pays producteur d’images pédopornographiques. (…) Jusqu’à quand devons-nous attendre pour ouvrir les yeux?”, s’est-elle interrogée, ne cachant pas sa “colère”.
“Cela détruit nos enfants de l’intérieur”
“Arrêtons de prendre des pincettes; oui, cela détruit nos enfants de l’intérieur. Et cela contribue à ne pas rompre la chaîne des violences sexuelles que nous continuons à nourrir”, a déclaré Mme Caubel.
“Nous avons une opposition aujourd’hui entre la liberté d’aller sur les sites porno des adultes et les traumatismes créés à nos enfants. Il y a un sujet de valeurs. Il va falloir les rapprocher et voir celles que nous défendons”, a complété la secrétaire d’Etat.
“Nous avons une industrie et des opérateurs qui considèrent que la protection des données des adultes, la liberté des adultes est le Saint-Graal”, a-t-elle dit, assurant “perdre patience” alors que la législation interdisant l’exposition des mineurs à la pornographie n’est pas appliquée.
Selon un rapport sénatorial sur le porno publié le mois dernier, 36% des garçons ont été exposés à des images pornographiques avant l’âge de 13 ans. Un tiers des garçons de moins de 15 ans se rend chaque mois sur un site pornographique.