Aujourd’hui, 40.000 enfants vivraient avec un taux de cholestérol supérieur à la normale sans le savoir. L’hypercholestérolémie, cette maladie génétique, souvent découverte à l’âge adulte, n’est pas sans danger. Face aux risques d’accidents cardiaques, les médecins et associations souhaitent rendre un dépistage systématique.
L’hypercholestérolémie : vers un dépistage systématique ? Ce mauvais cholestérol transmis à la naissance est un trouble génétique dont souffrent 250.000 Français, généralement sans la savoir. Seulement 5% des enfants sont dépistés. En tout, ce sont 40.000 enfants qui vivraient avec un taux de cholestérol trop élevé sans le savoir. L’hypercholestérolémie familiale est une maladie génétique souvent découverte après un premier infarctus, aux alentours de 40 ans. Ce qui n’est pas sans conséquence comme alerte le professeur Noël Peretti, pédiatre nutritionniste au CHU de Lyon. “Si on commence à traiter à l’âge adulte, on a déjà 20 ans d’exposition”, explique-t-il.
Un dépistage permettant d’éviter 6.000 accidents cardiaques
“C’est un peu comme le tabac. Le nombre d’années d’exposition au cholestérol trop élevé va générer des problèmes au niveau du cœur. Ce qui crée de vraies difficultés”, indique-t-il. Face à cela, le médecin préconise l’instauration d’une prise de sang avant trois ans pour tous les enfants. Un examen qui permettrait d’éviter plus de 6.000 accidents cardiaques à l’âge adulte. “Les enfants ayant été traités dès l’âge de 8-10 ans, comparés à leurs parents de 40 ans, ont moins de risque. On est à 25% d’accidents cardiaques pour les parents, contre 0,5% et zéro décès pour les enfants une fois l’âge adulte atteint”, souligne le pédiatre.
Comme il s’agit d’une maladie héréditaire, dépister les enfants permettrait aussi de repérer et prendre en charge les porteurs du gène dans la famille.