La conférence mondiale de l’ONU sur le climat, dite « COP27 », s’est ouverte dimanche 6 novembre à Charm El-Cheikh, en Egypte. Elle a notamment pour objectif de donner un nouveau souffle à la lutte contre le réchauffement climatique et ses impacts, pour lesquels les pays du Sud réclament des dédommagements financiers, un sujet épineux qui sera officiellement au menu des discussions.
« Mettons en œuvre ensemble [nos engagements], pour l’humanité et notre planète », a lancé le ministre des affaires étrangères égyptien, Sameh Choukri, qui préside la COP27, devant les délégués du monde entier. « Nous devons être clairs, aussi difficile que soit le moment actuel, l’inaction équivaut à de la myopie et ne peut que retarder la catastrophe climatique », a affirmé, de son côté, le président de la précédente COP à Glasgow, Alok Sharma.
Cette 27e conférence de l’ONU sur le climat, rassemble quelque deux cents pays pour deux semaines, au chevet d’une planète frappée par les catastrophes : inondations historiques au Pakistan, canicules à répétition en Europe, ouragans, incendies, sécheresses… Des catastrophes pour lesquelles les pays du Sud réclament désormais des dédommagements financiers.
Un sujet ajouté à l’agenda
Cette question délicate des « pertes et dommages » a été officiellement ajoutée à l’ordre du jour des discussions à Charm El-Cheikh lors de la cérémonie d’ouverture, alors qu’elle ne devait jusqu’alors faire l’objet que d’un « dialogue », prévu jusqu’en 2024.
« Cette inclusion à l’agenda reflète un sens de la solidarité et de l’empathie pour la souffrance des victimes des catastrophes causées par le climat », a souligné Sameh Choukri. Le patron de l’ONU-Climat, Simon Stiell, a qualifié de « cruciale » cette question des pertes et dommages en ouverture de la conférence.
« On jugera du succès ou de l’échec de la COP27 sur un accord sur cette facilité de financement des pertes et dommages », avait prévenu Munir Akram, ambassadeur du Pakistan à l’ONU et président du G77 + Chine, qui représente plus de cent trente pays émergents et pauvres.
La défiance des pays en développement est forte alors que la promesse des pays du Nord de porter à 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 leur aide aux pays du Sud pour réduire leurs émissions et se préparer aux impacts n’est toujours pas tenue.
Accord ou non sur un mécanisme spécial pour financer les « pertes et dommages » ou sur un nouvel objectif pour prendre la suite des 100 milliards à partir de 2025, les besoins de financement se comptent en « milliards de milliards », dit à l’Agence France-Presse Michai Robertson, négociateur pour l’Alliance des petits Etats insulaires (Aosis), jugeant que ce sera impossible sans le secteur privé.
Ces négociations se tiennent sur fond de crise climatique toujours plus importante. Le combat pour le climat est une « question de vie ou de mort, pour notre sécurité aujourd’hui et pour notre survie demain », a insisté avant la COP27 le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. La conférence « doit poser les fondations pour une action climatique plus rapide et plus courageuse, maintenant et pendant cette décennie qui décidera si le combat pour le climat est gagné ou perdu », a-t-il averti.