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ces très mauvais conseils des influenceurs à oublier



L’influenceur Dylan Thiry a fait polémique en vantant des pilules contre le cancer. Un dérapage de plus dans ce milieu secoué par des controverses en cascades.

La vidéo pourrait presque faire sourire. Face à sa caméra, l’influenceur Dylan Thiry promet “une dinguerie”, à savoir “quelque chose qui guérit les cellules cancérugeuses (sic)”. Selon lui, le produit en question n’est pas vendu en France ou en Europe “parce que c’est interdit.” Trop dangereux? Non, “ils ne veulent pas, c’est beaucoup plus intéressant pour eux que vous alliez à l’hôpital et que vous payez une blinde”.

Un dérapage de plus alors que les produits vendus par les influenceurs créent polémique sur polémique, avec la confrontation entre Booba et Magali Berdah en toile de fond.

Si une proposition de loi pour encadrer leurs activités a été déposée la semaine dernière par l’écologiste Aurélien Taché, les réseaux sociaux pullulent de placements de produits, parfois farfelus, souvent dangereux, que les influenceurs tentent de vous vendre. Voici 5 exemples emblématiques.

1 • Un médicament miracle

Sans aucun doute l’arnaque la plus dangereuse. Dans le cas de Dylan Thiry, le produit vanté est en réalité un cocktail de vitamines vendu par une entreprise américaine. Evidemment, en aucun cas des vitamines ne sont un remède miracle contre le cancer. Selon le site Les éclairages de l’INCA (Institut national contre le cancer), “il n’est pas possible d’affirmer qu’un complément alimentaire peut lutter contre la maladie cancéreuse ou améliorer l’effet des traitements.”

Dylan Thiry n’est pas le seul à promouvoir une “alternative” à la chimiothérapie. Sur YouTube, Thierry Casasnovas, chantre du jeûne et du crudivorisme, promettait de guérir cancer, diabète ou dépression avec ces pratiques. Tout en faisant la promotion d’une marque d’extracteur de jus à 300 euros pièce… Dans le viseur de la justice, il était encore cité dans le rapport anti-sectes de la Miviludes début octobre.

2 • Des placements douteux

Espérons que les abonnés de Nabilla n’ont pas tout perdu dans le krach qui a vu les cryptomonnaies plonger encore un peu plus, entrainant la semaine dernière la faillite retentissante de FTX. L’année dernière, la star de la télé-réalité a écopé d’une amende de 20.000 euros, infligée par la DGCCRF pour “des pratiques commerciales trompeuses”. Dans une vidéo Snapchat, elle avait vanté le trading de cryptoactifs, non seulement en omettant de préciser qu’elle était rémunérée pour cela, mais surtout en assurant que les utilisateurs n’avaient “rien à perdre”.

Quand le cours des cryptos s’envolait, des dizaines d’influenceurs promettaient des sommes importantes alors que beaucoup ne proposaient en réalité qu’un système de Ponzi, une arnaque bien connue où les nouveaux entrants rémunèrent les plus anciens, en perdant souvent leur mise.

Si le cryptokrach pourrait calmer les ardeurs sur ce plan, l’approche de la Coupe du monde de football promet une recrudescence de “bons plans” sur des plateformes de paris sportifs douteuses.

3 • Des patchs “anti-ondes”

Faut-il des patchs anti-ondes pour protéger les jeunes femmes enceintes? Oui, assure l’entreprise Fazup, qui multiplie les partenariats avec les influenceuses. Non, répondait déjà en 2013 l’Anses qui soulignait que ces patchs pouvaient, au contraire, forcer le téléphone à émettre encore davantage d’ondes pour compenser ce blocage artificiel.

Depuis plusieurs années, Fazup s’entoure d’un bataillon d’influenceuses Instagram pour vendre ses produits, dont aucune étude scientifique ne prouve l’efficacité sur la santé. En mai dernier, c’est Enjoyphoenix qui a signé un partenariat avec la marque et ses “antennes passives” censées “réguler l’émission d’ondes des mobiles à la source.”

Dans une enquête publiée par BFMTV en 2020, les cofondateurs jouaient ainsi sur les mots pour promouvoir leur patchs. “Nous écrivons par exemple que notre produit élimine la sensation de maux de tête, non qu’il élimine les maux de tête (…) Si les gens le comprennent autrement, c’est leur problème.” Confirmant au passage l’absence totale de preuve d’une quelconque efficacité de leur produit.

4 • Du toc à prix d’or

15 euros une montre au lieu de 196 euros? Une belle affaire. Sauf si on trouve le même modèle pour 4 euros sur Amazon… Certaines entreprises peu scrupuleuses se sont spécialisées dans ce type de placements de produits, bien aidées par des influenceurs de choc.

Magali Berdah, papesse du secteur, avait ainsi vanté une montre connectée proposée bien plus chère que le prix fournisseur. C’est d’ailleurs le principe du dropshipping: annoncer une forte réduction sur un produit, qui sera de toute manière vendu plus cher que sur AliExpress ou Amazon.

5 • Des dents toujours plus blanches

Vous voulez les mêmes dents blanches immaculées que les influenceurs? Alors mieux vaut se faire poser des facettes par un dentiste sérieux – ce qui n’est d’ailleurs pas une pratique sans risques – plutôt que de suivre leurs conseils pseudo-médicaux.

Dentifrice, vernis, kits… les produits vendus sur internet peuvent provoquer des dégâts irréversibles sur les dents en raison d’une concentration d’actifs trop importante. Sarah Fraisou a ainsi fait la promotion du “meilleur dentifrice” auprès de ses abonnés.

“Ils sont interdits en France” lâche-t-elle naïvement. Et pour cause, on ignore totalement ce qu’ils contiennent. Souvent, ils intègrent du peroxyde d’hydrogène ou de carbamide, avec une concentration bien plus élevée que ce que préconisent les normes légales européennes, comme alertait récemment 60 Millions de consommateurs.

Thomas Leroy Journaliste BFM Business

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Written by Germain

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