Les médicaments de chimiothérapie diffusés par voie orale ou intraveineuse sont d’une efficacité limitée et engendrent souvent des effets secondaires indésirables. Dans le cadre d’un premier essai clinique, des chercheurs ont développé un nouveau mode d’administration prometteur.
Des chercheurs américains ont mis au point une pompe capable de délivrer des médicaments de chimiothérapie directement dans le cerveau de patients atteints d’un cancer cérébral.
Si le topotécan administré est cytotoxique pour les cellules cancéreuses, il est souvent inefficace en clinique. En effet, la barrière hémato-encéphalique ne permet pas à toutes les molécules de pénétrer dans le cerveau, y compris les médicaments de chimiothérapie contre le cancer du cerveau. Administrées par voie orale ou intraveineuse, ces thérapeutiques n’atteignent le cerveau qu’à de faibles concentrations.
« La concentration de médicament qui se retrouve dans le cerveau avec cette technique est 1 000 fois supérieure à celle que l’on peut obtenir par voie classique », relate Jeffrey Bruce, Professeur de recherche en chirurgie neurologique et auteur principal de l’étude publiée dans Lancet Oncology. « La pompe peut rester en place pendant une longue période, de sorte que nous pouvons administrer des doses plus élevées de chimiothérapie dans le cerveau, sans provoquer d’effets secondaires. »
Un premier essai clinique concluant
Lors d’un essai clinique en phase précoce, cinq patients atteints de glioblastome récurrent ont reçu un total de quatre perfusions, avec une alternance de jours d’activation et de désactivation de la pompe. Avec succès, le traitement a permis de diminuer le nombre de cellules tumorales en prolifération, sans toucher les cellules saines. Les chercheurs ne rapportent aucun évènement indésirable grave lié au traitement de l’étude.
En outre, ils estiment que ce nouveau mode d’administration pourrait transformer la prise en charge des patients atteints d’un cancer du cerveau, dont les perspectives de survie restent très faibles. Toutefois, le nombre de personnes incluses reste très faible et des essais supplémentaires sont nécessaires chez les patients avec des tumeurs à un stade plus précoce et avec différents types de chimiothérapie.