Les passages aux urgences et les hospitalisations pour bronchiolite ont rebondi en France, “à des niveaux très élevés”, après un infléchissement lié aux vacances scolaires de la Toussaint, ont constaté mercredi les autorités sanitaires, sur fond de crise persistante des hôpitaux. Pour la troisième semaine consécutive, les hospitalisations pour bronchiolite représentent “la moitié des hospitalisations suite à un passage aux urgences chez les enfants de moins de deux ans”, a souligné l’agence sanitaire dans son bilan hebdomadaire.
+24% en une semaine
Au total, 6.882 enfants de moins de deux ans sont passés aux urgences pour bronchiolite en métropole dans la semaine du 14 au 20 novembre, soit un bond de 24% comparé à la semaine précédente. Quelque 2.552 enfants ont finalement été hospitalisés. L’intensité de l’épidémie est plus marquée en métropole et en Guadeloupe, selon Santé publique France. Il y a deux semaines, l’agence avait signalé des passages aux urgences et des hospitalisations à des niveaux record “depuis plus de 10 ans”.
Courante et très contagieuse, la bronchiolite provoque chez les bébés une toux et une respiration difficile, rapide et sifflante. Si elle est angoissante pour les jeunes parents, elle est la plupart du temps bénigne. Dans certains cas, elle peut nécessiter un passage aux urgences, voire une hospitalisation. Cette épidémie vient frapper des urgences pédiatriques plongées dans une crise liée à des conditions de travail insatisfaisantes et un manque de personnel.
400 millions d’euros de nouvelle mesures
Sous pression, le ministre de la Santé a déclenché il y a quinze jours un plan d’urgence national, dit ORSAN, prévu pour des situations sanitaires exceptionnelles, afin de “renforcer encore les moyens des ARS (Agences régionales de santé) et permettre que l’ensemble de l’hôpital puisse se concentrer sur ce problème particulièrement aigu aujourd’hui”.
François Braun avait annoncé auparavant de nouvelles mesures notamment pour les services pédiatriques, pour un montant total d’environ 400 millions d’euros. Avec cette épidémie précoce et intense, les “cabinets pédiatriques sont aussi en situation de saturation”, a alerté Brigitte Virey, présidente du Syndicat national des pédiatres français, la semaine dernière dans le journal Le Monde.