La situation parfois tendue dans les hôpitaux, caractérisée par un manque de moyens et un sous-effectif qui en découle, conduit parfois à des situations pour le moins angoissantes. Au micro d’Europe 1, Pierre a accepté de revenir sur une erreur médicale qu’il a commise alors qu’il n’avait pas reçu la formation requise.
Il risque de se souvenir longtemps de ce premier stage en gynécologie. Au micro d’Europe 1, Pierre a accepté de revenir sur une erreur médicale qu’il a commise lors d’une garde pour laquelle il n’avait pas reçu la formation prévue. De quoi mettre en lumière les multiples maux dont souffre l’hôpital en France, entre manque de moyens, sous-effectifs et services saturés.
“Je me suis retrouvé la première semaine à ne pas savoir faire les actes de base en garde, dans des secteurs que je ne maitrisais pas”, se souvient Pierre. Le jeune interne n’avait pas reçu la formation d’un mois, indispensable avant d’exercer en garde. La faute, selon lui, à un manque de personnel. “Comme dans de très nombreux centres hospitaliers, il n’y avait pas assez de médecins pour bien encadrer les internes”.
“Ça va tomber dans l’oubli”
C’est lors de sa seconde garde que la situation tourne au vinaigre pour Pierre. “Je me suis retrouvé seul face à une dame qui saignait. C’était une dame enceinte et je n’ai malheureusement pas demandé son groupe sanguin. Ça peut avoir des répercussions quand on a un certain groupe sanguin sur les prochaines grossesses”, explique-t-il.
Face à cette erreur, la réaction du supérieur hiérarchique de Pierre a de quoi déconcerter. “Quand mon chef m’en a parlé, il m’a dit tout simplement dit ‘laisse tomber, on verra bien. Et de toute façon, ça va tomber dans l’oubli'”. Elle traduit surtout le manque de temps dont disposent les médecins pour se pencher sur les cas qui se présentent. Et dont les conséquences peuvent être dramatiques. “Je me suis retrouvé dans une situation où j’ai pu mettre en danger la vie d’une patiente”, se désole Pierre.