L’épidémie de bronchiolite, qui sévit actuellement en France, met en exergue les difficultés vécues dans les services pédiatriques à l’hôpital. Interrogée par Europe 1, Isabelle Desguerre, cheffe du service neuropédiatrie à l’hôpital Necker, à Paris, décrit le quotidien laborieux enduré par ses équipes.
Le ras-le-bol est patent chez les soignants en France. Une tribune, signée par 10.000 d’entre eux et publiée ce mercredi par le journal Le Monde, dénonce le “silence” d’Emmanuel Macron sur la crise de la pédiatrie à l’hôpital. Cette branche spécialisée est particulièrement mise à contribution ces dernières semaines avec l’épidémie de bronchiolite qui touche plusieurs milliers d’enfants chaque semaine.
Au micro d’Europe 1, la professeure Isabelle Desguerre, cheffe du service neuropédiatrie à l’hôpital Necker à Paris, décrit une situation “extrêmement détendue et catastrophique”. “Il y a des enfants qui sont avec des supports ventilatoires dans les couloirs des urgences et des enfants qui sont hospitalisés en service d’adulte”, poursuit-elle. Une réalité d’autant plus angoissante que le pic de l’épidémie de bronchiolite n’a pas encore été atteint. “Et derrière, il y a l’épidémie de grippe qui est en train d’arriver”, alerte-t-elle.
Des soignants découragés
Dans un tel cas de figure, Isabelle Desguerre reconnaît qu’il n’est plus possible d’offrir aux patients un service aussi qualitatif qu’auparavant. “En effet, en ce moment, on fait du mauvais travail et on a l’impression de ne pas assurer notre fonction de soigner en pédiatrie dans de bonnes conditions. Et c’est au détriment des enfants”, se désole-t-elle.
Par ailleurs, elle a également déploré le “découragement” qui gagne les infirmières et les soignants impliqués dans les soins de l’enfant. “Après cette épidémie, ça va être désastreux. Les gens vont partir”, prédit-elle.