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la mise en examen de l’ANSM, étape “importante” mais “insuffisante” pour des patients



L’Agence nationale de sécurité du médicament a été mise en examen pour “tromperie” et “tromperie aggravée.”

Un pas important mais encore insuffisant. Des associations de patients traités au Levothyrox ont salué mardi la mise en examen de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) pour “tromperie” dans le dossier lié à la nouvelle formule du médicament, la jugeant même parfois “insuffisante”.

“Suite logique”

Un mois et demi après celle de la filiale française du laboratoire allemand Merck pour “tromperie aggravée”, cette mise en examen marque “une nouvelle étape importante dans le versant judiciaire de l’affaire du Levothyrox”, a salué l’une des associations parties civiles, l’Association française des malades de la thyroïde (AFMT), dans un communiqué.

Pour elle cependant, les mises en examen pour “tromperie” et “tromperie aggravée” restent “très insuffisantes”, alors que des motifs plus graves ont été écartés.

“Il était plus que temps qu’on mette l’Agence devant ses responsabilités”, a réagi une autre association, Vivre sans thyroïde, espérant que la suite de la procédure “permettra de mettre à jour les nombreuses erreurs, fautes, connivences” de l’ANSM.

Me Catherine Colin-Chauley, présidente d’une troisième association, Alerte Thyroïde, a apprécié la mise en examen de l’ANSM comme “une suite logique”.

Effets secondaires

Au coeur de l’affaire: la nouvelle composition du médicament conçu contre les problèmes de thyroïde, arrivée en France fin mars 2017 et utilisant le même principe actif, la lévothyroxine, mais avec de nouveaux excipients.

Entre mars 2017 et avril 2018, quelque 31.000 patients souffrant de maux de tête, insomnies, vertiges et autres effets secondaires ont mis en cause la nouvelle formule.

Une enquête pénale a été ouverte à Marseille en mars 2018 pour faire la lumière, alors que ce médicament est utilisé quotidiennement par 2,5 millions de patients en France, selon Merck.

Lundi soir, l’ANSM a assuré qu’elle “apportera(it) sa pleine contribution à la manifestation de la vérité mais contest(ait) fermement les reproches formés à son encontre, car aucune infraction pénale n’a été commise”.

Manque de sensibilisation

En juin 2019, l’ANSM avait mené une étude sur plus de deux millions de patients et conclu que le passage à la nouvelle formule n’avait pas engendré de “problèmes de santé graves”.

Puis, “on a vu que quelque chose avait cloché et cela nous a obligés à aller regarder de près”, a plaidé le Pr Philippe Lechat, ex-directeur de l’évaluation des médicaments à l’ANSM, fin septembre dans Le Parisien.

Pour lui, l’ANSM “n’a pas suffisamment sensibilisé les médecins”, alors qu'”une information plus marquée aurait probablement évité cette affaire Levothyrox, car les professionnels auraient pu procéder aux nécessaires ajustements posologiques”.

Cette agence est aujourd’hui visée par une action collective de quelque 1100 plaignants.

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Written by Pierre T.

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